Dordogne: plan social signé à la papeterie Condat, prévoyant 174 licenciements

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Les syndicats de la papeterie Condat, plus gros employeur privé de Dordogne, ont signé un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoyant 174 licenciements, soit la moitié des quelque 400 salariés, a-t-on appris mercredi auprès de la direction et de l’intersyndicale.

Après plusieurs semaines de négociations qui avaient pour date-butoir ce mercredi, les syndicats CGT, FO et CFE-CGC ont accepté mardi les modalités de départ des salariés concernés.

«Le PSE va partir à la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, NDLR) et il y aura validation de la Dreets puisque les trois organisations syndicales ont signé», a expliqué Jean-François Sarlat, représentant CFE-CGC.

L’accord prévoit une prime supra-légale de 6.000 euros par salarié plus 400 euros par année d’ancienneté, soit 22.000 euros pour ceux qui ont passé 40 ans dans l’entreprise. Sont également prévues des aides pour accompagner les salariés âgés proches de la retraite et des primes à la création d’entreprise ou de micro-entreprise.

Contacté, le groupe espagnol Lecta, propriétaire de l’usine, n’a pas souhaité faire de commentaire. Lecta, qui emploie 2.850 salariés dans sept usines, dont la moitié en Espagne, avait annoncé fin juin la fermeture de la ligne de production 4 spécialisée dans le papier couché double face, destiné à l’édition. Le PSE visait initialement la suppression de 187 emplois de l’usine située au Lardin-Saint-Lazare (Dordogne).

La direction de Lecta mise sur la ligne 8, dédiée aux papiers pour étiquettes notamment. Elle fait valoir 140 millions d’investissements dans cette machine et une chaudière biomasse – dont 14 millions venus d’une aide de l’Ademe et 19 millions d’un prêt de la Région Nouvelle-Aquitaine – depuis trois ans.

Un blocage du site avait été organisé pendant 17 jours entre fin août et mi-septembre par les salariés pour faire entendre leur voix, tandis que l’intersyndicale plaidait pour une cession à un repreneur.

La papeterie génère plus de 1.200 emplois directs et indirects, selon la région Nouvelle-Aquitaine.

Lecta est né à la fin des années 1990 de la réunion de Cartiere del Garda (Italie), Condat et Torraspapel (Espagne), rachetées par le fonds CVC Capital Partners.

En 2019, le groupe est passé dans les mains d’autres fonds (Apollo, Cheyne Capital, Tikehau et Credit Suisse Asset Management). La maison mère est aujourd’hui basée à Londres, où elle n’emploie aucun salarié selon son dernier rapport annuel.