Dire ce qu’on pense sans s’embarrasser des conventions sociales, au risque d’être regardé de travers : à défaut d’oser le faire dans sa vie, Doria Tillier ouvre les vannes avec «Iris», sa première série comme autrice, réalisatrice et interprète.
Produite notamment par Jonathan Cohen, cette comédie jubilatoire et sensible (6×30 minutes), primée au festival de la Fiction de la Rochelle, sera lancée lundi sur Canal+.
L’ancienne Miss météo de la chaîne cryptée, parallèlement à l’affiche de «Nos enfants sont rois» sur Disney+, y incarne le rôle-titre, une institutrice aussi attachante qu’agaçante, donnant la réplique à François Morel, Jeanne Balibar, Pascale Arbillot, Denis Podalydès ou encore Anaïde Rozam.
Iris aime chipoter, ne voit pas l’intérêt de féliciter une femme enceinte ou refuse de se joindre, lors d’un dîner, au concert de louanges visant les lasagnes de la maîtresse de maison, «pas spécialement bonnes»… Au grand dam de son petit ami, qui aimerait qu’elle soit plus «normale».
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Doria Tillier, qui a déjà signé un court-métrage, «La diagonale des fous», en 2020 et co-écrit «Monsieur et Madame Adelman» (2017) avec Nicolas Bedos, s’est entourée de Jean- Baptiste Pouilloux à la réalisation et de la chanteuse Constance Verluca à l’écriture.
Puisant ses inspirations dans «Ally McBeal», «Seinfeld» ou «Larry et son nombril» («Curb your enthousiasm»), sa série est «née de frustrations» vécues au quotidien, a expliqué la réalisatrice de 38 ans à une poignée de journalistes en octobre.
Comme l’affirme «Iris dans les premiers épisodes», les «gens sont prêts à dire tout et n’importe quoi pour éviter toute forme de désaccord», constate-t-elle, déplorant un monde plein de «fausseté». «Moi, ça me fait péter des câbles et, parfois, je me retrouve aussi, parce que je ne veux pas non plus être trop décalée, à dire n’importe quoi avec les autres».
«Quand tout le monde dit «ah oui, les lasagnes sont délicieuses», évidemment, c’est un détail et on s’en fout, mais donc ça veut dire quoi ? (…) pourquoi est-ce qu’on ne serait pas un peu plus exact ? Ça nous aidera probablement à avancer», plaide Doria Tillier.