e-sport : l’éditeur de jeux vidéo américain Activision Blizzard nie avoir banni un joueur pour ménager la Chine sur Hong Kong

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L’éditeur de jeux vidéo américain Activision Blizzard est sorti de son silence vendredi pour affirmer à sa communauté de fans que les sanctions infligées à un joueur professionnel, soutenant le mouvement pro-démocratie à Hong Kong, n’avaient rien à voir avec la Chine.

Chung «Blitzchung» Ng Wai a été exclu mardi après avoir tenu des propos en faveur des manifestants, lors d’une interview en direct à la suite d’un match de «Heartstone» (jeu de cartes virtuel) qu’il avait remporté. Cette punition a suscité un tollé chez les joueurs, les employés et des responsables politiques américains, jusqu’à un appel au boycott.

«Le point de vue exprimé par Blitzchung n’a PAS pesé dans notre décision. (…) Notre relation avec la Chine n’a eu aucune influence dans notre décision», affirme J. Allen Brack, le président de la division Blizzard Entertainment.

Dans une lettre publiée sur le site du groupe, il explique que «l’émission officielle doit porter sur le tournoi, dans l’intérêt de l’audience mondiale».

«Si un point de vue opposé avait été formulé de la même façon délibérée et clivante, nous aurions réagi de la même façon», insiste-t-il. L’éditeur a néanmoins allégé la sanction: au lieu d’un an, Blitzchung sera banni pour 6 mois de la ligue Grandmasters, et il pourra toucher ses 10.000 dollars de gain. «Ces derniers jours, de nombreux joueurs, interviewers, fans d’e-sport et employés ont exprimé leurs doutes sur notre façon de déterminer les pénalités. (…) Avec le recul, notre processus n’était pas approprié. Nous avons réagi trop rapidement», commente le dirigeant.

Les deux intervieweurs qui avaient abordé le sujet de Hong Kong pendant l’émission officielle ont aussi vu leur suspension réduite à 6 mois.

Quand il s’est exprimé, Blitzchung portait un masque sur les yeux et un filtre sur la bouche, une référence aux protections que portent les manifestants à Hong Kong pour supporter les gaz lacrymogènes.

La diffusion en ligne avait été interrompue pendant l’interview, et la vidéo, retirée ensuite. «Je ne regrette pas d’avoir dit tout ça. Même maintenant (après les sanctions), je ne regrette rien», avait déclaré l’étudiant de 21 ans.

D’après le site spécialisé pcgamer, le géant chinois Tencent détient environ 5% d’Activision Blizzard.