Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation, et Jean-Pierre Teyssier, président du Bureau de Vérification de la Publicité (BVP), ainsi que les représentants de l’interprofession publicitaire ont signé vendredi matin la charte d’engagement et d’objectifs pour une publicité eco-responsable. Jean-Pierre Teyssier nous en dit plus sur la nouvelle ère qui s’ouvre pour la publicité.
média + : Pouvez-vous nous présenter la charte d’engagement et d’objectifs pour une publicité éco-responsable ?
Jean-Pierre Teyssier : Cette charte est née d’une assez longue concertation avec le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, dans le cadre du «Grenelle de l’environnement» d’une part, et les parties prenantes d’autre part, à savoir les ONG. Nous avons abouti à cette charte qui est composée de deux éléments importants, à commencer par des engagements précis en ce qui concerne l’environnement afin d’éviter le «green-washing», l’éco blanchiment. En d’autres termes, les professionnels se sont engagés, qu’ils soient annonceurs ou agences, à nous soumettre toutes leurs campagnes nationales qui utilisent un argument écologique. Pour ce faire, nous avons défini une charte déontologique composée d’une part des règles légales, et d’autre part de celles qui sont professionnelles (pas de publicité mensongère et la suppression de gestes non écologiques dans les spots). Un bilan annuel sera organisé avec l’Etat pour rendre compte de nos résultats en matière d’application de cette charte. Le deuxième volet de la charte est qu’elle prend acte de la renaissance de l’autodiscipline. Deux instances sont nées avec cette charte. Un conseil paritaire de la publicité composé de professionnels et d’associations qui mentionnera au BVP les règles déontologiques qu’il souhaite. Mais aussi, la création d’un jury publicitaire où chaque consommateur pourra se plaindre devant un jury constitué de personnes indépendantes. Cette charte est la preuve d’une cohésion entre les différentes instances concernées.
média + : Ou en sommes-nous quant à la suppression de la publicité alimentaire à la télévision ?
Jean-Pierre Teyssier : Le ministère de la Santé avait menacé de supprimer partiellement la publicité alimentaire de la télévision. Aujourd’hui, il fait machine arrière. En effet, on lui a expliqué qu’il y avait des engagements volontaires pris au niveau européen par les grandes marques alimentaires pour faire baisser la pression publicitaire, notamment à la télévision. Dans le même temps, le ministère de la Culture paniquait à l’idée qu’il y ait encore moins de publicité dans la journée alors qu’il semblerait qu’elle soit supprimer après 20h00… C’était donc l’inverse de ce que disait Mme Bachelot. C’est un statu quo aujourd’hui entre les ministères. C’est compliqué car on ne peut pas et supprimer la publicité et lui demander de financer les médias. Les grandes chaînes vont en souffrir et le hors média va en profiter. Maintenant, nous sommes dans l’attente de la mise au point technique de l’accord européen des marques.