Entretien avec Karine BLOUËT, Présidente de Paris Première

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média+ : L’équipe de «Paris Dernière» investira prochainement les Etats-Unis avec «Los Angeles Dernière». Souhaitiez-vous renouveler l’émission tout en la délocalisant ?

Karine Blouët : Créée en 1995 par Thierry Ardisson, «Paris Dernière», émission hebdomadaire qui consiste en l'exploration nocturne de différents lieux parisiens, d'interviews de personnes qui y évoluent, le tout filmé en caméra subjective, fête cette année ses 15 ans d’existence. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité donner carte blanche à Philippe Besson qui est parti en Californie tourner «Los Angeles Dernière» qui sera diffusée le samedi 28 mai à 23h30. A l’avenir, nous devrions délocaliser ponctuellement le programme en banlieue ou en province.

média+ : Dans un univers où les chaînes gratuites prennent de l’ampleur, pensez-vous que Paris Première (chaîne payante), repose sur le bon modèle ?

Karine Blouët : Paris Première repose sur un modèle de chaîne payante dans lequel nous sommes beaucoup moins dépendants des recettes publicitaires et de la fameuse ménagère courtisée par toutes les chaînes gratuites. Cette situation nous offre une plus grande liberté de programmation, ce qui nous permet d’être aussi la première chaîne payante la plus regardée par les CSP+. Disponible dans les offres ADSL de base, Paris Première est disponible également en clair sur la TNT payante entre 18h00 et 20h30.

média+ : Quelle est votre stratégie concernant l’évolution de la tranche en clair ?

Karine Blouët : Sur la tranche en clair, l’idée est de fonctionner avec des produits d’appel qui donneront envie aux téléspectateurs de s’abonner. A la rentrée prochaine, je n’exclus pas d’y programmer des émissions emblématiques de Paris Première.

média+ : «Les Gérard de la politique» débarquent ce soir. Est-ce une valeur sûre de la chaîne ?

Karine Blouët : C’est une cérémonie qui colle véritablement à l’image de Paris Première, à savoir insolente, décalée et caustique. Certains d’ailleurs nous le reprochent … «Les Gérard de la politique» débarquent ce soir en direct du Palace et en prime time pour la première fois, et afin de garder l’effet de surprise pour le direct, nombre de catégories n’ont pas été communiquées à la presse…

média+ : Quel bilan de mi-saison dressez-vous de vos programmes ?

Karine Blouët : Nous étions satisfaits de «Mon beau miroir», émission non reconduite depuis le départ de Xavier de Moulins au JT d’M6. Quant à «Lescure, tôt ou tard», le talk-show a permis de montrer une nouvelle facette de Pierre Lescure, et ce, grâce à son talent. Enfin, je suis très contente de nos deux transferts de la rentrée : Eric Naulleau et Philippe Besson qui ont réciproquement trouvé leur place dans «Ca balance à Paris» et «Paris Dernière».

média+ : Rappelez-nous votre politique en matière de séries TV ?

Karine Blouët : Sur Paris Première, nous essayons de trouver le parfait équilibre entre des séries gold («Hooker», «Les Têtes Brulées»…) et des séries inédites à l’image de la chaine («The Defenders» la saison 1 arrive le 23 mai en prime, «Modern Family» dont la saison 2 inédite arrive très prochainement sur l’antenne et «Californication» avec la saison 4 inédite le 13 juin). Début 2012, nous programmerons d’ailleurs «Boardwalk Empire», la série événement de Martin Scorsese.

média+ : Quels projets avez-vous pour les 25 ans de Paris Première ?

Karine Blouët : A la mi-septembre, nous fêterons notre 25ème anniversaire autour d’une conférence de presse baptisée «Paris Première s’expose». Pour cela, nous avons demandé à 25 artistes – dont certains très connus – de créer une œuvre pour l’anniversaire de Paris Première. Ensuite, l’idée serait de faire vivre cette exposition entre septembre et décembre 2011 dans des lieux itinérants de Paris. En soit, je souhaite ancrer Paris Première dans ses valeurs : liberté de ton, humour, culture intelligente et décalée… Enfin, j’aimerais que nous nous penchions sur l’idée d’un décryptage décalé de l’actualité.