MEDIA +
Succès indéniable de TF1, comment analysez-vous la popularité de «The Voice» ?
Thierry LACHKAR
«The Voice», c’est avant tout la réussite d’un genre, d’un format et d’une mécanique puissante (auditions à l’aveugle, battles, live). Mélangez à cela, l’implication des coachs et le niveau des talents, et vous obtenez un programme qui n’a pas d’équivalent en France. En réunissant 9M de téléspectateurs en moyenne, «The Voice» a ouvert une brèche dans l’esprit du public. Un important travail d’adaptation a été effectué sur le format. Nous avons investi significativement dans le casting et la recherche de talents, et nous avons intensifié le côté «coaching». Le choix des chansons s’équilibre à 50/50 avec des titres français et étrangers. Aujourd’hui, «The Voice» est sûrement l’un des programmes les plus chers à produire. La raison ? Une session de casting de 8 mois avec une équipe dédiée, 3 plateaux que l’on monte et démonte, des directs…
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Des sponsors s’associent à vos programmes. Développer des licences de marques, une volonté de votre société ?
Thierry LACHKAR
La principale raison pour construire des licences, c’est répondre à un besoin du public qui souhaite poursuivre l’expérience autour d’un programme.
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Votre carte de visite «Feel Good TV» est-elle dépendante d’un effet de mode ?
Thierry LACHKAR
Très honnêtement, nous avons produit de la «Feel Good TV» sans savoir que s’en était. A la création de Shine France en 2009, nous assistions un retournement de l’économie, une baisse de la croissance… J’ai donc axé la ligne éditoriale de nos programmes sur des héros ordinaires, des valeurs de dépassement de soi. Même si la tendance s’est généralisée, nous resterons dans cette optique.
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80% de vos programmes sont axés sur l’adaptation de formats étrangers. Est-ce une stratégie nécessaire vis-à-vis des diffuseurs ?
Thierry LACHKAR
Le marché français de la télévision se concentre aujourd’hui sur des formats. De notre côté, nous avons la chance d’accéder au catalogue du groupe Shine et aux formats du groupe Talpa, avec qui nous avons un accord exclusif qui court encore pour quelques années. Nous achetons également des formats à des sociétés tiers. En période de crise et de baisse des recettes publicitaires, les diffuseurs français et étrangers veulent des choses rassurantes. Aujourd’hui, sur le marché de la production audiovisuelle, vous avez 6 grands groupes internationaux qui trustent les 2/3 du marché. Il reste néanmoins quelques sociétés de production indépendantes avec lesquelles vous devez travailler en bonne intelligence.
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Racheter des sociétés de production pour agrandir Shine France, vous y pensez ?
Thierry LACHKAR
On ne s’interdit rien. Aujourd’hui, nous avons un mode de croissance organique, d’internalisation des talents. Nous tentons de trouver les bons fabricants pour agréger leur professionnalisme et leur qualité humaine à Shine France.
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«The Hour», «Ugly Betty», «The Office» appartiennent à Shine. Souhaitez-vous réadapter ces franchises ?
Thierry LACHKAR
Premier groupe de production mondiale pour la fiction, Shine possède un vrai pôle de compétitivité aux États-Unis, en Angleterre ou en Scandinavie. Du coup, nous souhaitons travailler à la fois sur des formats de fictions existants, des projets français, et des coproductions internationales. Exemple avec la coproduction de la série «The Bridge» pour Canal+.
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Quels sont aujourd’hui vos différents projets TV ?
Thierry LACHKAR
Une 4ème saison de «Masterchef» est en préparation et «Baby Boom 3» rentrera prochainement en tournage. Nous continuons à produire «On ne choisit pas ses voisins» (M6) et «Tout le monde aime la France» (TF1). Avec D8, nous travaillons sur une potentielle saison 2 d’«Amazing Race». Des documentaires mais aussi des émissions sont en préparation pour le service public. Plus généralement, nous sommes en pré-production de plusieurs formats issus du catalogue Talpa. De plus, nous avons acquis dernièrement le format espagnol «El Hormiguero», un talk-show avec entre autres des muppets. Shine France aura une fin d’année 2013 chargée en nouveaux programmes.
