Entretien avec … Véronique Cayla, directrice du Centre National de la Cinématographie (CNC)

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    Mercredi matin se tenait le traditionnel bilan sur la production cinématographique française, au CNC. L’occasion pour Véronique Cayla, directrice du Centre National de la Cinématographie de faire un point pour media+ sur l’évolution de la production cinématographique française.

    média+ : Pourriez-vous nous présenter le bilan de la production cinématographique de 2007 ?

    Véronique Cayla : 2007 a été une bonne année pour la production cinématographique française. C’est étonnant mais tous les ans on constate un rythme binaire: toutes les années impairs sont très bonnes pour la production et les années pairs sont meilleurs pour la fréquentation. Cette année confirme ce phénomène. Les productions 2007 sont portées par les Fif [ndlr: les films d’initiatives françaises] en particuliers et par les coproductions. Les investissements pour les Fif dépassent le milliard d’euros.

    média+ : Quels ont été les investissements des chaînes de télévisions dans le cinéma français cette année ?

    Véronique Cayla : Canal+ a investi 160,28 millions d’euros (+15,9% par rapport à 2006) ce qui représente 140 films, niveau historiquement haut. Pour TPS star, après un fort recul en 2006, la chaîne enregistre une hausse de 46% avec un investissement de 20,5 millions d’euros pour 45 films. Quant à Ciné-cinéma, la chaîne a délivré une enveloppe de 13,75 millions d’euros sur 81 films, soit une hausse de 35% de son investissement. Les chaînes en clair, elles, enregistrent une hausse de 22,6% de ses investissements à hauteur de 124,92 millions d’euros.

    média+ : Sur l’ensemble du financement des productions les apports des télévisions sont en diminution, pour quelles raisons ?

    Véronique Cayla : On voit bien dans ces résultats que le poids des télévisions, en pourcentage, à tendance à baisser. La télévision finance aujourd’hui 30% des productions alors qu’il y a 10 ans, les chaînes investissaient à hauteur de 40%. Cela est dû à la diversité des sources de financement qui sont apparues depuis une décennie. Aujourd’hui, c’est 50% des films d’initiatives françaises (Fif) qui se font sans financement des télévisions «en clair». Sur ces 50%, 20% d’entres elles ne sont soutenues par aucune chaîne.

    média+ : Quelle sera la place du cinéma dans les grilles de programmation des télévisions en 2008 ?

    Véronique Cayla : Ce qui est frappant, et ce partout dans le monde, c’est qu’il y a moins de films de cinéma français sur les chaînes historiques. Pourtant, la France est le pays, et de très loin, qui en a le plus. Aux Etats-Unis, il n’y a presque plus de films sur les grands networks, en prime time. Idem chez nos voisins. Par contre, il y en a de plus en plus sur les chaînes thématiques et sur celles qui sont payantes.