Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne pour dénoncer les suppressions d’emplois annoncées en novembre

1285

Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon, ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d’emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales. «C’est la première grève intersyndicale dans l’entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services», a précisé Christelle Petrongari, journaliste déléguée SNJ.   

Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le siège de la chaîne dans la matinée à l’appel de l’intersyndicale SNJ, CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT «pour protester contre les suppressions d’emplois et les restrictions budgétaires». 

En début d’après-midi, Euronews recensait «13% de grévistes». Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux organisations syndicales un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19. «Il est prévu qu’environ 30 à 40 personnes quitteront l’entreprise, une fois le processus du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) terminé», a précisé mardi un porte-parole d’Euronews. La chaîne d’information privée «emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés» pour accompagner le développement du numérique, a-t-il ajouté. Ces emplois «sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs». 

Pour Mme Petrongari, «c’est un plan purement économique (…). Depuis le début des négociations du PSE, aucune proposition syndicale n’a été retenue», a-t-elle déploré. «On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité». «Nous n’avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins», a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT. 

Le SNJ Euronews se dit aussi «inquiet de la disparition du service en langue turque, l’un des rares médias turcophones libres». Ce service, non concerné par le PSE, est menacé faute de financements externes. Le service en langue italienne doit passer au tout numérique. 

«Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen», insiste la journaliste déléguée SNJ. En 2017, la chaîne internationale avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.