Exposition des films en salle: Azoulay déterminée

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La ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a affirmé lundi soir sa «détermination» à ce que le sujet d’une meilleure exposition des films en salle «avance réellement», sous l’égide du Centre national du cinéma et de l’image animée, d’ici au festival de Cannes.

Sur ce sujet dont discutent les professionnels, «le gouvernement est déterminé à défendre la diversité des oeuvres et l’égal accès des territoires à une programmation cinématographique riche, pluraliste, diversifiée», a-t-elle affirmé lors de la deuxième lecture à l’Assemblée du projet de loi sur la liberté de création.

Pour «éviter une trop grande concentration des films dans les grandes salles et de permettre aux salles des villes les moins importantes, notamment de moins de 50.000 habitants, d’accéder aux films indépendants porteurs, il est nécessaire de renforcer la régulation des relations entre distributeurs et exploitants», face à une «situation problématique», a ajouté Mme Azoulay.

Si le gouvernement avait envisagé de compléter l’un des articles du texte l’habilitant à légiférer par ordonnances sur des mesures touchant au cinéma, la ministre a affirmé qu’il y avait renoncé devant le constat que l’Assemblée nationale n’était «pas favorable» à étendre le champ de ces ordonnances et à se déposséder ainsi d’une part accrue de ses prérogatives.

Alors que des producteurs de cinéma, notamment ceux réunis au sein du Bureau de Liaison des Organisations du Cinéma (Bloc), ont exprimé récemment des inquiétudes, Mme Azoulay s’est dite «déterminée» à agir, car «derrière cette concentration des oeuvres se joue la pluralité de l’exposition des films, et de l’existence même des films (…) qui doivent pouvoir toucher tous les publics dans les profondeurs de nos territoires».

«J’ai donc demandé au CNC de tout mettre en oeuvre pour que les professionnels parviennent à définir ensemble, et sous l’égide de cet établissement public, des engagements. Le Centre national du cinéma et de l’image animée les a convoqués pour la première fois aujourd’hui. Je voulais dire notre détermination à ce que ce sujet avance réellement. Je pense qu’on peut se fixer une durée de deux mois d’ici le grand rendez-vous annuel du festival de Cannes», a-t-elle ajouté.

«Le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour assurer les conditions nécessaires à la diversité des films en salles. Sans régulation, pas de diversité ! Et sans diversité dans les salles de cinéma, c’est l’exception culturelle que l’on met en danger», avaient plaidé les représentants de la filière du cinéma indépendant vendredi, dans un communiqué.