Facebook a placé un groupe de moines extrémistes birmans sur sa liste noire

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Facebook a placé un groupe de moines extrémistes birmans sur sa liste noire après avoir reconnu avoir été «lent» à s’attaquer aux contenus racistes dans ce pays d’Asie du Sud-Est où le réseau social est omniprésent. Le groupe Mabatha et certains moines du mouvement «ne sont plus autorisés à être présents sur Facebook», a expliqué jeudi David Caragliano, responsable de la politique du contenu. «Et nous supprimerons tous les comptes et contenus qui supportent, louent ou représentent ces individus ou organisations», a-t-il ajouté. Le groupe avait déjà fermé le compte de Wirathu, la figure la plus connue du groupe, qui n’hésite pas à attiser la haine contre les musulmans dans ce pays très majoritairement bouddhiste. Les enquêteurs des Nations unies, qui enquêtent sur les exactions contre la minorité musulmane des Rohingyas, avaient estimé récemment que Facebook avait joué «un rôle déterminant» dans la propagation du discours de haine. Quelque 700.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh l’an passé pour fuir une campagne de l’armée birmane, accusée d’épuration ethnique par l’ONU. Les ONG ont a plusieurs reprises souligné qu’il fallait souvent plusieurs jours à Facebook pour supprimer certains contenus haineux signalés – comme l’appel au meurtre d’un journaliste musulman. «Nous pouvons en faire plus, nous avons été lents à répondre», a reconnu Simon Milner, haut responsable de Facebook pour la zone Asie-Pacifique. Il a indiqué que Facebook allait augmenter le nombre de personnes travaillant sur la Birmanie depuis Singapour et Bangkok, mais a refusé de donner des chiffres précis. Facebook, soumis à une pression mondiale pour éradiquer les discours haineux, les fausses informations ou les vidéos violentes, est le 1er réseau social en Birmanie. S’il y a quelques années les habitants n’avaient pas accès à internet, Facebook compte aujourd’hui plus de 18 millions d’utilisateurs pour un peu plus de 50 millions d’habitants.