Facebook promet des mesures pour limiter l’usage de la plateforme de vidéo Live

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Sous pression, Facebook a promis
vendredi des mesures pour limiter
l’usage de sa plateforme de vidéo
Live, utilisée par l’auteur de l’attentat
perpétré dans des mosquées de
Christchurch en Nouvelle-Zélande,
dont les images se sont propagées sur
internet très rapidement.
Le groupe avait déjà promis
mercredi une nouvelle offensive
contre les contenus racistes liés au
«suprémacisme blanc». «Dans le
sillage de cet attentat terroriste, nous
prenons trois mesures: renforcer les
règles pour utiliser Facebook Live,
renforcer notre lutte contre la haine
sur nos réseaux et soutenir les Néo-
Zélandais», a écrit Sheryl Sandberg,
numéro deux de Facebook, dans un
billet diffusé sur le blog d’Instagram,
filiale de Facebook.
Le groupe pourrait notamment
interdire Facebook Live aux
utilisateurs ayant auparavant enfreint
ses règles de publication, a-t-elle
expliqué, sans donner de calendrier.
Un suprémaciste blanc revendiqué a
fait 50 morts dans deux mosquées de
Christchurch le 15 mars. Il a filmé le
massacre qu’il a diffusé en direct sur
internet via Facebook Live.
Ce qui a valu au réseau social une
nouvelle salve de critiques virulentes
dans le monde entier, pour avoir
tardé à supprimer la vidéo et les
images qui en avaient été extraites.
La Première ministre néo-zélandaise
Jacinda Ardern a notamment appelé
les gouvernements du monde entier
à s’attaquer au problème. En France,
le Conseil français du culte musulman
(CFCM) a annoncé qu’il portait
plainte contre Facebook France et
YouTube France pour avoir diffusé la
vidéo.
L’Australie, dont est originaire le
tireur, a évoqué l’idée d’infliger des
peines de prison aux cadres des géants
technologiques si leurs plateformes
n’enlevaient pas assez vite les
contenus extrémistes.
Facebook dit aussi chercher à mettre
au point une technologie plus efficace
«pour identifier rapidement les
versions modifiées (par montage) de
vidéos violentes et empêcher les gens
de les re-partager», a poursuivi Mme
Sandberg.
«Même si la vidéo originale de
l’attentat en Nouvelle-Zélande a été
diffusée (en direct) sur Live, nous
savons que cette vidéo s’est propagée
principalement au travers de gens qui
l’ont re-partagée et remontée pour la
rendre plus difficile à bloquer par nos
systèmes», a-t-elle expliqué.
«Nous avons identifié plus de 900
vidéos différentes montrant des
extraits de ces horribles 17 minutes»,
durée de la vidéo diffusée par
l’assaillant, a détaillé le bras droit de
Mark Zuckerberg, assurant avoir déjà
«amélioré (le) temps de réponse» face
à ce type de vidéos.
Facebook avait déjà indiqué avoir
retiré 1,5 million de copies de ces
images dans les 24 heures ayant suivi
l’attentat.
Mme Sandberg a ajouté que plusieurs
organisations «haineuses» en Australie
et en Nouvelle-Zélande seraient
bannies des plateformes détenues par
le groupe américain.