France 2 : Brigitte Bardot devient l’héroine d’une série qui raconte sa vie 

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BB version télé : icône du cinéma, sex-symbol planétaire, Brigitte Bardot devient l’héroïne d’une série qui raconte une partie de sa vie et sera diffusée prochainement sur France 2. Dévoilée samedi au festival Séries Mania à Lille, cette production en six épisodes de 52 minutes est simplement intitulée «Bardot» et sa date de diffusion n’est pas encore annoncée. C’est une inconnue de 22 ans, Julia de Nunez, qui a la lourde tâche d’incarner la star. «On m’a toujours trouvé une ressemblance avec elle», a raconté l’actrice lors de la présentation de la série à la presse fin janvier. «Mais on n’a pas cherché à tomber dans l’imitation». Ecrite et réalisée par la cinéaste Danièle Thompson et son fils Christopher, cette série de facture très classique se concentre sur 10 années de la vie de la star: de son premier casting en 1950 jusqu’à 1960, en passant par son explosion planétaire avec le film «Et Dieu… créa la femme» (1956). «Ce n’est pas un biopic, je n’aime pas ce mot. C’est une tranche de vie qu’on a traitée», a expliqué Danièle Thompson. 

– «Biopics à la con !» – En décembre, Bardot, qui fêtera ses 89 ans cette année, avait affirmé au JDD n’être «même pas au courant de ce truc». «Je m’en moque: la seule chose qui importe, c’est ma vraie vie avec moi dedans, et pas des biopics à la con!», avait-elle tonné avec son franc-parler habituel. A l’inverse, Danièle Thompson assure lui avoir écrit pour l’informer «de cette aventure»: «Elle m’a répondu très gentiment qu’elle voulait qu’on la laisse tranquille et qu’elle nous faisait confiance». En retraçant un pan de la vie de Bardot, Danièle Thompson a voulu décrire «les passions que cette créature hors normes a déchaînées». Une façon aussi de «parler de cette époque», la France des années 50: «Même avec un destin aussi exceptionnel, on n’échappe pas aux carcans, aux interdictions, aux jugements de l’époque, plus proche du XIXème siècle que d’aujourd’hui». «Elle aime les hommes et l’assume. Ca ne se faisait pas à l’époque d’avoir un amant après l’autre, et ça ne se disait pas», a ajouté la réalisatrice de 81 ans, fille du cinéaste Gérard Oury. Femme libre avant l’heure, Bardot est insultée dans la rue par des passants qui lui reprochent ses moeurs. La série évoque aussi sa grossesse, dont elle dira plus tard qu’elle n’était pas désirée. 

– «Sans filtre» – Plus largement, elle est dépeinte comme une star de plus en plus seule, dont la vie privée est épiée et que certains proches vendent aux paparazzis. Car, selon Danièle Thompson, «cette liberté qu’elle a incarnée s’est retournée contre elle». Destinée à être diffusée à l’étranger, la série montre «ce que ça fait à une jeune fille de devenir une superstar, ça résonne avec les réseaux sociaux», selon Judith Rochelois, coproductrice avec Pascal Breton, à qui revient l’idée originale. Le casting mêle jeunes acteurs – dont Victor Belmondo (petit-fils de Jean-Paul) dans le rôle de Roger Vadim ou Oscar Lesage dans celui du mari de BB Jacques Charrier – et comédiens confirmés, comme Géraldine Pailhas, Hippolyte Girardot (les parents Bardot) ou Yvan Attal (le producteur Raoul Lévy). Cinquante ans après que Bardot a arrêté le cinéma, cette série est l’occasion pour les plus jeunes de la redécouvrir en comédienne annonciatrice de la révolution sexuelle, elle qu’ils connaissent surtout comme pasionaria des animaux aux positions réactionnaires souvent polémiques. Mais pour Christopher Thompson, ces deux visages ne s’opposent pas: «A 15 ans, à 22, à 26, tout ce qu’elle provoque, c’est parce qu’elle est sans filtre, complètement naturelle. Aujourd’hui, elle est encore la même personne, sans filtre».