Saumon norvégien, maquereau de la Manche ou fraises d’Andalousie, autant de risques d’ingurgiter pesticides, antibiotiques ou PCB, selon «Assiettes tous risques», du magazine de France 3, «Pièces à conviction» qui sera diffusé lundi 28 juin en Prime. Soixante-dix pour cent des poissons consommés par les Français viennent de Norvège, de Corée ou du Vietnam, rappellent les journalistes. Or le saumon norvégien, particulièrement prisé, est victime des attaques du dévastateur pou de mer. Pour contrer ce parasite, les éleveurs utilisent du diflubenzuron, un pesticide, qui, selon son mode d’emploi, serait dangereux pour l’environnement et toxique pour les poissons. Kurt Oddekalv, président de Green Warriors of Norway, une organisation écologique, brandit des «poissons monstres» victimes de déformation. «30% des cabillauds achetés sous forme de filets proviennent de ces poissons», dit-il. Après avoir vu l’émission, le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire s’est dit «choqué». Il a trouvé «révoltant» d’apprendre que le saumon d’élevage était nourri avec des pesticides «dont personne ne sait quels dégâts ils peuvent provoquer sur la santé humaine». Il a l’intention d’en parler avec son homologue norvégien. Certains poissons pêchés dans la baie de Seine sont quant à eux contaminés au PCB, un polluant industriel. «En quelques décennies, la logique industrielle a empoisonné nos assiettes et nous mangeons de plus en plus de produits chimiques», dit un vétérinaire.
Que faire alors ? Des journalistes ont testé pendant 12 jours les effets de régimes alimentaires opposés. Jean-Pierre, qui n’a absorbé que de la nourriture industrielle bon marché, a grossi de 1,5 à deux kilos, avec dans les urines des rejets d’urée et d’acides gras insaturés et un taux de conservateurs et de colorants multiplié par sept. Romain, qui s’est mis à un régime totalement bio, a maigri de deux kilos et ses analyses d’urine sont parfaites.