France 5/ «Le monde en face» : «Nous, jeunesse(s) d’Iran» de Solène Chalvon-Fioriti dimanche 21 avril

Après le documentaire «Afghanes», qui a créé l’événement sur France Télévisions, Solène Chalvon-Fioriti revient dans «Le monde en face», dimanche 21 avril à 21h05 sur France 5 et sur france.tv, avec le film «Nous, jeunesse(s) d’Iran» (70’/ Chrysalide Production/ Elephant Doc/ France Télévisions). Une immersion inédite au sein de la société iranienne, quel que soit son camp – moderne, religieux, opposant politique ou pro-régime –, pour recueillir la parole d’une génération en pleine mutation. Une génération éclairée et déterminée, qui prend ses distances face à la gérontocratie des mollahs. Son nom a fait le tour du monde : Jina Mahsa Amini, 22 ans, décédée le 16 septembre 2022 à la suite d’une arrestation violente par la police religieuse de Téhéran. Son visage gracile et maquillé, symbole des libertés brimées, provoque l’étincelle Femme Vie Liberté… une révolte massive, portée par la jeunesse – principalement des étudiants issus de la petite classe moyenne, réprimée dans la violence à l’automne 2022. Face aux arrestations, aux tortures et exécutions du régime islamique, le mouvement s’est essoufflé. Mais derrière l’élan brisé se niche une autre révolution, silencieuse: la mutation culturelle irrépressible de la génération Z d’Iran. Une jeunesse massive, très urbaine (près de 80% de la population habite en ville), très instruite – et une jeunesse en souffrance, privée des libertés individuelles fondamentales: s’aimer, se rencontrer, s’habiller sans contrainte, danser, chanter. À travers six récits portés par des témoins de moins 25 ans, le film «Nous, jeunesse(s) d’Iran» traverse de manière inédite la société iranienne d’aujourd’hui. Un pays biberonné à Internet et aux réseaux sociaux, où un Iranien sur dix a moins de 35 ans. Face à l’usure du régime des mollahs, les six récits, six différents visages de la jeunesse iranienne, offrent un éclairage sur les transformations en cours au sein de la république islamique d’Iran. Contre la culture de la tristesse et du martyre imposée par les mollahs, contre l’instrumentalisation de la cause palestinienne, Sarah, la principale narratrice, met en lumière ce que les sociologues appellent «l’envie de joie de vivre» des jeunes Iraniens. Une génération politisée, moderne, connectée, écolo et féministe… à l’instar de la jeunesse mondiale. Au moyen de l’IA (une 1ère pour un documentaire français), qui permet d’anonymiser les visages tout en conservant leurs expressions, le film révèle ces bouleversements et cet Iran interdit que Téhéran cherche par tous les moyens à dissimuler. Par le truchement de l’IA, «Nous, jeunesse(s) d’Iran» parvient à réhumaniser cette parole sans faire courir de risques aux témoins. La technique ne s’applique qu’aux visages des témoins. Le recours à l’IA se fait néanmoins dans un contrat de visionnage clair avec le téléspectateur. Celui-ci est constamment averti des visages transformés par une signalétique rigoureuse, explique le Groupe France TV. D’autre part, elle est utilisée exclusivement pour modifier un visage et rien d’autre. Elle ne change ni les expressions profondes de nos témoins et n’intervient jamais sur le cadre ou le décor. Familière des zones de conflit, Solène Chalvon-Fioriti est réalisatrice de documentaires. La grand reporter a été correspondante en Afghanistan et au Pakistan pendant douze ans. Elle a travaillé pour Arte, France 24, France 2, Al Jazeera et M6 (25’, 52’, 70’), principalement sur la guerre et les bandes armées, et écrit pour «Libération» et des revues littéraires. Le documentaire sera suivi d’un débat présenté par Mélanie Taravant, puis à 22h55 du film «La torture blanche» de Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte en faveur de la promotion des droits humains et de la liberté pour tous.