G. DE VAISSIERE (Groupe SECOM) : «Nous travaillons d’ici la rentrée, à un projet de chaîne locale en Île-de-France»

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Fondé en 2001, le Groupe SECOM édite à la fois 13 chaînes de télévision distribuées dans 98 pays, mais aussi 3 radios à l’international autour de 4 univers thématiques: mieux vivre, art, musique de patrimoine, info continue de proximité. Basée à Lille dans le Nord, la société se développe en local, en national et à l’international autour de marques média à fort potentiel de croissance. Tour d’horizon avec Grégoire DE VAISSIÈRE, nouvellement Directeur Général du Groupe SECOM, depuis janvier 2022.

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Comment se porte le Groupe SECOM?

GRÉGOIRE DE VAISSIÈRE

Très bien ! Nous éditons 13 chaînes TV linéaires et 3 radios en DAB+ autour de 4 marques principales : Melody, MyZen, Museum et BFM Lille. Concernant BFM Grand Lille et BFM Grand Littoral, le groupe Altice a une participation minoritaire dans ce qu’était Grand Lille TV à l’époque, pour éditer ses deux chaînes d’information au sein de nos locaux.

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Quelle est la locomotive du Groupe SECOM en France à l’international?

GRÉGOIRE DE VAISSIÈRE

Cela dépend des publics et des pays touchés. La stratégie du groupe consiste à éditer des chaînes mais pas uniquement en France. A travers leur distribution internationale, nous sommes présents dans 98 pays. Celle qui a le plus de notoriété en France, c’est Melody. Sa dimension patrimoniale la fait rayonner, tout comme MyZen TV qui fait un carton à l’étranger. En nombre de territoires couverts, c’est la chaîne la plus largement distribuée. Quant à Museum TV, dédiée aux arts, c’est une pépite. Même si le Groupe SECOM communique assez peu sur son expansion, nous éditons des chaînes thématiques sur des univers très ciblés à destination d’un public très défini. Nous les déclinons sur l’ensemble de la chaîne de valeur: sur le linéaire en télévision, sur le numérique et à la radio avec un investissement depuis 5 ans sur le DAB+. N’oublions pas les récentes acquisitions fin 2021 de deux sociétés de production (Bel Air Média et Kuiv Productions), qui permettront d’aller encore plus loin dans la production de contenus de qualité à destination des chaînes et d’autres partenaires. Enfin, dans un objectif de transmission, nous nous consolidons autour d’un centre de formation, qui est une école de journalisme basée à Lille. Elle a pour but de proposer un cursus un peu moins formaté que ce qui peut exister.

MEDIA +

Comment tirer son épingle du jeu, médiatiquement parlant, en tant que chaîne thématique ?

GRÉGOIRE DE VAISSIÈRE

A travers 3 éléments. Premièrement, une expertise sur le contenu et le respect de la promesse éditoriale. Avec Melody, nous allons toujours plus loin sur la recherche d’archives pour proposer ce qui n’a pas été revu. Deuxièmement, nous travaillons sur des programmes phares, récurrents ou événementiels, pour tirer notre épingle du jeu. En novembre 2021, Museum TV a collaboré avec le Musée d’Orsay pour coproduire un documentaire autour de l’exposition «Signac collectionneur». Au menu, une projection au sein du Musée d’Orsay, et la mise en place d’une programmation événementielle sur la chaîne. Troisième aspect de la stratégie, capitaliser sur la relation de fidélité que nous entretenons avec notre auditoire. 

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Bientôt les 20 ans de Melody… Une vraie longévité dans un monde médiatique en ébullition !

GRÉGOIRE DE VAISSIÈRE

Nous n’avons jamais dévié de notre promesse éditoriale. En juin, pour les 20 ans de Melody, nous organiserons une grande soirée à l’Olympia en présence de téléspectateurs et d’invités. Nous réunirons autour d’un plateau d’exception, des artistes transgénérationnels pour revivre et rendre hommage aux années 60, 70, 80 et 90. Nous éditons des programmes positifs, joyeux et insouciants. En période de crise et de repli sur soi, pouvoir s’ouvrir sur une autre génération avec des programmes qui vous sortent du quotidien, c’est notre force. Comme vous le savez, Melody n’est pas régulièrement mesurée en termes d’audience. On vit de publicités et de redevances opérateurs. Mais régulièrement, nous proposons la chaîne dans le cadre d’une fenêtre en clair. En décembre 2021, plus de 3,5 millions de téléspectateurs sur les 4+ ont été en contact avec Melody (selon Médiamétrie), soit une audience comprise entre 300.000 et 500.000 téléspectateurs par jour.

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La recherche et l’achat d’archives, c’est finalement ce qui est le plus cher pour éditer la chaîne ?

GRÉGOIRE DE VAISSIÈRE

Disons que c’est ce qui demande le plus de travail ! Une fois que vous avez fait le tour de l’INA, il y a toute une partie qui n’a pas été numérisée. Il y a donc un long travail pour rechercher, mais aussi rencontrer des artistes et agents, sonder leur mémoire pour savoir ce qui n’a pas été revu. Nous imaginons aussi des formats de plateau enregistrés dans nos locaux à Lille. Avec Melody, nous capitalisons sur la notoriété de la marque pour continuer à acquérir de nouveaux publics. Même si la télévision est un média vieillissant, Melody va paradoxalement à rebours. Il y a eu un rajeunissement de l’âge moyen du public d’au moins 5 ans, en quelques années. Il y a donc une transmission générationnelle qui se traduit dans ces chiffres. Nous investissons également la radio en DAB+ qui s’initialise en France. 80% de la population française est couverte. La couverture est intégrale sur l’ensemble des grandes agglomérations. Il y a un seuil d’audience significatif. Nous avons d’ailleurs lancé Melody en DAB+ en Suisse début janvier 2022.

MEDIA +

Quelle est votre feuille de route sur 2022 ?

GRÉGOIRE DE VAISSIÈRE

D’abord, fêter dignement les 20 ans de Melody début juin. Ensuite, continuer à développer le groupe SECOM, notamment sur la production. Nous travaillons à acquérir des sociétés de production et à développer de nouveaux formats. Troisièmement, nous souhaitons capitaliser sur la radio et le développement du DAB+. En ce sens, nous allons éditer avec le Groupe Le Figaro, Figaro Live qui sera diffusée en DAB+ à Paris, Marseille et Nice. D’autre part, il ne vous a pas échappé que le Groupe SECOM a récupéré en location-gérance, à la barre du tribunal de commerce, la fréquence de TNT Ile-de-France de l’ex-chaîne viàGrandParis. Nous travaillons, sous réserve des autorisations adéquates de l’ARCOM, à un projet de chaîne locale en IDF, autour de la culture, de l’histoire et l’art et du spectacle vivant, offrant ainsi une proposition différente de l’offre locale qui existe aujourd’hui. Enfin, nous poursuivons notre expansion internationale à travers la distribution de notre chaîne Melody d’Afrique, en Afrique subsaharienne et francophone, avec nos partenaires chez CANAL+.