À l’occasion de la 27ème édition des Rendez-vous d’Unifrance à Paris (14-21 janvier), Unifrance a organisé, le lundi 13 janvier 2025, la cinquième édition de la Journée de l’Export. L’occasion pour media+ d’évoquer la place des œuvres françaises à l’international avec Gilles RENOUARD, Directeur du cinéma d’Unifrance.
media+
Comment sont représentées les œuvres françaises à l’international dans les cinémas en 2024 ?
Gilles RENOUARD
L’absence d’un succès spectaculaire comme «Miraculous : le film» (7,5 millions d’entrées) en 2024 et un renouveau de l’offre plus compliqué qu’en 2023 ont impacté la performance hexagonale. Pendant les 50 premières semaines de 2024, le cinéma français totalise 33,4 millions d’entrées et 222,8 millions d’euros de recettes hors de nos frontières. Il aura fallu attendre la rentrée pour assister à l’éclosion de la carrière internationale du «Comte de Monte-Cristo» (3,3 millions), le film français le plus vu sur grand écran à l’international en 2024. Notons aussi les performances d’ «Anatomie d’une chute» (3,2 millions), de «La Passion de Dodin Bouffant» (1,4 million), les «As de la jungle 2» (1 million), du «Dernier Jaguar» (2,4 millions), de «Mon ami robot» (1,7 million) et «Petit Panda en Afrique» (1,1 million). Il s’agit des seuls titres millionnaires de 2024, aussi nombreux qu’en 2022, 2019 et 2018.
media+
L’Europe est-elle toujours le premier territoire d’export pour les œuvres françaises ?
Gilles RENOUARD
Si l’Europe reste la première zone géographique en nombre d’entrées pour le cinéma français, l’ensemble des autres régions capte désormais un tiers du total (et pas un quart comme en 2023). Le lancement conjoint des succès de 2024 et de 2023 a permis aux films français de retrouver des couleurs en Amérique latine (+105% de spectateurs).
media+
Et dans les festivals, comment sont représentées ces œuvres ?
Gilles RENOUARD
L’étude sur la place des longs-métrages français récents au sein des 10 festivals internationaux majeurs (BAFICI, Berlinale, Busan, Cannes, Locarno, Rotterdam, San Sebastián, Sundance, Toronto, Venise) en 2024 révèle que la France conserve son leadership selon le nombre de films, le nombre de sélections et le nombre de prix. Notons aussi, qu’après avoir atteint un pic historique à hauteur de 39,5% en 2023, la part des films français sélectionnés et réalisés par des femmes baisse à 36% en 2024, se situant tout de même au-dessus de la moyenne globale calculée à hauteur de 35%.
media+
Qu’en est-il des œuvres françaises à l’international en 2024 à la télévision ?
Gilles RENOUARD
C’est la fiction qui domine, portée tout particulièrement par le crime, la comédie, les drames et les biopics. Il faut souligner que le documentaire conserve une place de choix sur le petit écran, à hauteur de près d’un tiers des premières diffusions, bien plus importante que sur les plateformes et en salle. Près de la moitié des premières diffusions revient aux œuvres récentes (2020-2024), tandis que le reste se partage à l’identique entre celles produites entre 2015 et 2019 et celles lancées il y a plus de dix ans.
media+
Dans quels territoires s’exportent les œuvres françaises ?
Gilles RENOUARD
L’Espagne comptabilise de loin le plus grand nombre de premières diffusions hexagonales en 2024, devant le Canada et la Pologne. En ce qui concerne le taux de pénétration, c’est la République tchèque qui se hisse en tête devant l’Espagne et la Pologne. Inévitablement, les chaînes qui offrent la meilleure exposition aux œuvres françaises se situent dans ces quatre pays.