GB: le rachat de BSkyB par Murdoch en question en plein scandale des écoutes

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Les appels se multiplient au Royaume-Uni pour un gel ou une remise en cause du rachat du bouquet satellitaire BSkyB par le groupe Murdoch, dans le sillage de l’énorme scandale des écoutes téléphoniques impliquant un des tabloïdes du magnat de la presse. Les nombreux opposants au projet sont repartis à l’assaut pour souligner les dangers qu’il y aurait à renforcer les pouvoirs d’un groupe contrôlant déjà plus du tiers de la presse britannique d’information. L’onde de choc des révélations sur les pratiques du News of the World continuait à se répandre jeudi, suscitant une condamnation générale de la classe politique et de la presse, y compris de journaux comme le «Times» appartenant pourtant à News Corp, le groupe de Rupert Murdoch. De l’avis général, le tabloïde dominical (2,8 millions d’exemplaires) a franchi la ligne rouge en piratant la messagerie du téléphone d’une adolescente qui venait d’être assassinée. Jeudi, le «Daily Telegraph» révélait que des proches de soldats tués en Irak et en Afghanistan pourraient eux aussi avoir été mis sur écoutes. L’affaire a placé sur la défensive le Premier ministre conservateur David Cameron, qui avait bénéficié d’un soutien appuyé des titres Murdoch lors de sa campagne électorale. Devant le Parlement, M. Cameron s’est dit mercredi «absolument dégoûté» et a promis d’appuyer les demandes d’enquêtes sur les pratiques du News of the World, qui voit en outre ses annonceurs le déserter un à un. Mais, interpellé sur le rachat de BSkyB, il a assuré que les deux affaires n’avaient aucun lien. Le scandale tombe à un très mauvais moment pour le gouvernement, qui s’apprêtait à donner son feu vert définitif au rachat de la totalité de BSkyB par News Corp, déjà propriétaire de 39% des parts. Le leader de l’opposition travailliste Ed Miliband a réclamé un renvoi du dossier devant l’autorité britannique de la Concurrence, ce qui retarderait de plusieurs mois une opération estimée à plus de 10 milliards d’euros.