Incendie d’une tour-relais TDF: une directrice d’école parmi les six interpellés d’«ultragauche»

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Une directrice d’école sexagénaire figure parmi les six personnes présentées par le parquet comme «appartenant à l’ultragauche» interpellées mardi en Creuse et Haute-Vienne en lien avec l’incendie volontaire d’une antenne-relais de TDF. Outre cette femme arrêtée par la sous-direction antiterroriste de la police nationale à Gentioux-Pigerolles (Creuse), 3 femmes et 2 hommes ont parallèlement été appréhendés à Cieux et Bussière-Boffy, en Haute-Vienne. Ils ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire liant l’incendie volontaire en janvier d’une antenne-relais aux Cars (Haute-Vienne), qui avait privé plus d’un million de personnes de radio FM et de TNT, et l’incendie volontaire de plusieurs véhicules dans l’enceinte d’Enedis à Limoges en février 2020. Ces suspects sont soupçonnés de «destructions et dégradation par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la nation», selon le parquet. A Gentioux-Pigerolles, un membre de l’équipe municipale s’est dit «choqué» et «dans l’incompréhension» après l’arrestation de la responsable de l’école: «elle était directrice depuis des années et on s’apprêtait à célébrer sa retraite. Jamais nous n’avons eu un seul problème avec elle». 

La Cour de cassation française a rejeté mercredi le pourvoi de l’équipementier de télécommunications Alcatel-Lucent, ce qui rend définitive sa condamnation en France à 150.000 euros d’amende pour corruption d’agents publics étrangers au Costa-Rica au début des années 2000. Le groupe franco-américain, racheté en 2016 par le finlandais Nokia, avait été dans un premier temps relaxé par le tribunal en 2017, puis condamné en appel en 2020. Deux anciens salariés avaient en revanche été mis hors de cause. La société avait formé un recours devant la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, qui l’a rejeté mercredi. Entre 2001 et 2004, plusieurs millions de dollars de pots-de-vin avaient été versés par Alcatel-Lucent à de hauts fonctionnaires et responsables costariciens, sous couvert de contrats de consultants, pour obtenir des marchés de téléphonie auprès de l’Institut costaricien d’électricité (Ice). Deux ex-dirigeants d’Alcatel avaient été condamnés à l’étranger il y a quelques années, pour avoir été au coeur du système de pots-de-vin et en avoir profité. En 2008, le tribunal de Miami avait ainsi infligé 30 mois de prison à l’ancien vice-président adjoint d’Alcatel pour l’Amérique latine, Christian Sapsizian, qui avait plaidé coupable. L’ancien directeur général d’Alcatel Costa Rica, Edgar Valverde Acosta, avait été condamné en 2011 au Costa Rica à quinze ans de prison. Pour sa part, Alcatel-Lucent avait accepté en 2010-2011 de verser 137 millions de dollars pour mettre un terme à des poursuites pour corruption aux Etats-Unis, reconnaissant un déficit de contrôle interne. Une peine de cinq ans de prison avait été prononcée en 2011 au Costa Rica à l’encontre de l’ancien chef de l’Etat Miguel Angel Rodriguez, soupçonné d’avoir reçu plus de 800.000 dollars de ces pots-de-vins. Des fonctionnaires et chefs d’entreprise avaient également été condamnés.