L’Autorité allemande de la concurrence a décidé mercredi de suspendre jusqu’à fin mai un accord de coopération entre les deux chaînes de télévision à péage allemandes Premiere et Arena, qui porte notamment sur la diffusion des matches du Championnat d’Allemagne (Bundesliga). L’Office anticartel allemand veut prendre le temps d’examiner la validité du contrat, signée entre les deux parties début février. «L’accord entre Premiere et Arena autorisant la diffusion par Premiere des programmes d’Arena par satellite en échange d’une participation d’Arena dans Premiere pose des problèmes de concurrence, les deux groupes opérant dans le même secteur», a indiqué une porte-parole de l’Office anticartel. Dans un communiqué, Premiere a annoncé qu’elle arrêtait de commercialiser les programmes d’Arena par satellite jusqu’à nouvel ordre, notamment les matches de la lucrative D1 allemande de football. Les foyers s’étant déjà abonnés à Arena ne seront pas touchés, précise Premiere, comme ceux voulant souscrire un abonnement par câble. Seuls ceux désirant souscrire un nouvel abonnement par satellite ne pourront recevoir les programmes d’Arena. Environ 50% des abonnés de Premiere reçoivent la chaîne par câble, l’autre moitié par satellite. L’enquête de l’Office anticartel est un coup dur pour Premiere, qui avait perdu les droits exclusifs sur la Bundesliga fin 2005, décisifs pour son avenir, au profit d’Arena. Elle avait crû sauver la situation en signant un accord en février avec son concurrent, qui lui laissait la diffusion de l’intégralité de son programme, y compris le Championnat. Cette solution pourrait bien capoter. L’Office en effet voudrait que les deux groupes continuent d’être en concurrence, ce qui serait plus intéressant financièrement pour le téléspectateur, en attisant une guerre des prix. Pour la Ligue de football aussi, la concurrence présente l’avantage de faire monter les enchères. Plusieurs noms circulent déjà comme candidats à la reprise des droits de la Bundesliga: RTL, N.1 allemand de la télé, la chaîne privée ProSiebenSat1, ou même Deutsche Telekom. De toute façon, un expert a estimé «qu’il n’y aura à terme de place que pour un seul diffuseur».