Le Sénat italien, dominé par la droite de Silvio Berlusconi, a adopté jeudi au cours d’un vote de confiance boycotté par l’opposition, une loi controversée limitant fortement l’utilisation des écoutes téléphoniques dans les enquêtes de la justice. Pour entrer en vigueur, la loi doit être adoptée dans les mêmes termes par la Chambre des députés puis signée par le président de la République.Une des mesures les plus critiquées est celle prévoyant la limitation des écoutes téléphoniques à 75 jours. Ce délai peut être prolongé de trois jours en trois jours. Mais cette prorogation doit être approuvée à chaque fois par un collège de trois juges, un mécanisme complexe, critiqué aussi bien par la justice que par la police. De lourdes amendes allant jusqu’à 450.000 euros pour la publication d’écoutes téléphoniques dans les médias ont par ailleurs soulevé les protestations des éditeurs et des journalistes. Selon la majorité de Silvio Berlusconi, cette loi est nécessaire pour protéger la vie privée des citoyens qui voient trop souvent leur nom apparaître dans les journaux dans le cadre de fuites fréquentes d’écoutes. L’opposition accuse à l’inverse la majorité de vouloir museler la presse.