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Mercredi 10 mars, vous proposez dans «Enquête Sous Haute Tension» sur C8 un sujet intitulé «Escort, maisons closes et esclaves sexuelles : les dessous de la prostitution». Comment avez-vous réinventé le traitement de cette thématique de multiples fois abordée en télévision ?
Xavier BENEROSO
Avant d’entamer la production de cette enquête de 2X90’, nous avons dressé un état des lieux extrêmement précis de la prostitution en France. Nous avons travaillé sous un angle assez différent de ce que l’on voit habituellement dans les reportages à la télévision en montrant le fonctionnement d’une entreprise de prostitution qui ressemble franchement à un «hypermarché du sexe». Dans le cadre du reportage, nous révélons les profils de certains clients. Nous montrons aussi à quel point il est facile d’acheter des femmes pour quelques milliers d’euros, notamment en Bulgarie. L’image glamour de la prostitution véhiculée par certains livres ou films est bien loin de la réalité. La prostitution représente un business de 130 milliards d’euros dans le monde. Notre enquête a mis en exergue un autre phénomène en plein développement, celui de la facilité avec lesquelles des ados basculent dans la prostitution, tous milieux confondus.
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Comment avez-vous adapté cette production à l’immersion ?
Jacques ARAGONES
Pour que cette enquête aboutisse au mieux, plus d’un an de travail a été nécessaire. Sous la supervision de Xavier Beneroso, nous avons demandé à Patrice Kouyoumdjian, Alphonse-Gary Tirrakdarg et Nicolas Jaillard, trois journalistes-réalisateurs d’investigation de mener l’enquête. Ces derniers ont des profils différents et complémentaires, et ils se sont appuyés sur leurs propres contacts et connaissances. L’un d’entre eux a même utilisé un pseudo pour ne pas être reconnu car son contact lui a ouvert la voie d’une filière bulgare de proxénètes.
Xavier BENEROSO
Nous avons monté des planques pour enquêter sur la prostitution des mineurs. Au cours de l’enquête, nous avons fait des allers-retours dans le temps. Nous avions eu l’occasion il y a quelques années de filmer des salons de massage à Paris qui abritaient des réseaux de prostitution. On s’en est servi pour comparer ces images avec la situation actuelle, et elle n’a pas trop évolué.
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Depuis que TV Presse a pris son indépendance, en sortant du groupe Fremantle, avez-vous changé de fusil d’épaule ?
Jacques ARAGONES
Nous consolidons et maintenons ce que nous savons faire, à savoir le documentaire, le reportage, l’investigation pour les magazines d’investigation. Là où nous sommes assez fiers, c’est que nous fabriquons et fournissons pour toutes les chaînes privées et publiques entre 30 et 40 productions par an. Nous allons aussi de plus en plus sur des séries documentaires. Nous avons un projet très avancé avec une plateforme américaine concernant une grande affaire criminelle. Nous avons mis en place des projets de fictions du réel tirées de nos enquêtes. Certaines d’entre elles sont en écriture, d’autres en discussion avec des diffuseurs. Nous produisons aussi des podcasts sur ce même modèle de fictions du réel. On développe actuellement avec Philippe Bodet un projet de fiction, «Après la guerre», sur le syndrome post-traumatique.
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Et côté documentaire, que préparez-vous ?
Jacques ARAGONES
Des documentaires d’investigation comme «Tuer l’Indien» pour Arte réalisé par Gwenlaouen le Gouil. A travers le combat pour la justice d’une poignée d’autochtones en colère, ce film enquête sur l’origine des traumatismes qui hantent les Premières Nations du Canada. Nous développons également des formats de documentaires avec la chaîne RMC Story sur le crime organisé, les règlements de compte et les phénomènes de gang. Nous avons aussi un projet de documentaire autour de l’environnement avec le Groupe TF1.
LES DIRIGEANTS
J. Aragonés
PDG
X. Beneroso
Rédacteur en chef
COORDONNEES
67 BD du Général Martial Valin
75015 Paris
DATE DE CREATION
2007
PRODUCTIONS
«Théma» (Arte), «Enquête sous haute tension» (C8), «Envoyé Spécial» (France 2), … …rouge » (France 2), «Enquête Exclusive» (M6) …
