J. THOMAS RICHARD (BBC Studios France) : “«Top Gear France» a créé sa propre identité par rapport à la version originale»

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Dès le jeudi 26 décembre à 20h55 sur RMC Découverte, la 6ème saison de «Top Gear» prendra place à l’antenne. Focus sur les spécificités de cette production gérée par Jack THOMAS RICHARD, Producteur exécutif et Directeur de Production au sein de BBC Studios France.

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La version britannique de «Top Gear» est-elle une source d’inspiration pour la version française ?

Jack THOMAS RICHARD

Non, pas forcément. On a pu s’inspirer de ce que faisaient les Anglais lors des premières saisons. Mais «Top Gear France» a créé sa propre identité et son propre format. Il y a plein de décors, d’idées farfelues et de voitures que nous n’avons pas encore testés. Avec les ayants droits, on se parle de temps en temps. Une confiance s’est établie. Ils nous laissent carte blanche sur la production. Pour rappel, la saison 5 avait été suivie par 595.000 téléspectateurs en moyenne et 2,4% de pda (+16 % par rapport à la case du mercredi, sur 1 an).

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En quoi la version française est-elle si différente de la version anglaise ?

Jack THOMAS RICHARD

Nous avons conservé les mêmes animateurs depuis 6 saisons. Il y a une véritable alchimie entre eux. Ça va donc beaucoup plus vite sur le tournage. Après, nous n’avons pas les mêmes budgets que les Anglais. Ils en sont à la 28ème saison. Il faut donc être malin et trouver des solutions. «Top Gear France» est une production longue qui débute en janvier et se termine en décembre. On prépare déjà les saisons suivantes. 

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On parle de 300.000 à 400.000 € l’épisode de «Top Gear France» ?

Jack THOMAS RICHARD

Nous ne communiquons pas sur nos coûts de production.

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Quel est l’enjeu ? Renouveler sans cesse le storytelling ?

Jack THOMAS RICHARD

L’enjeu n°1 est de s’amuser à produire cette émission. On voyage partout dans le monde et nous sommes entre 20 à 30 personnes lors des déplacements. Les contraintes techniques, administratives et météorologiques, on les surmonte tous ensemble. La particularité de «Top Gear», c’est qu’il n’y a pas un sujet qui ressemble à un autre. Cette année, je suis parti 4 mois et demi pour des repérages. Cette saison, nous proposons 14 épisodes dont 2 en road-trip et 4 inédits. Quand on part au Vietnam ou en Ecosse, on raconte une histoire distincte. Nos animateurs sont généralement en quête de quelque chose et il leur arrive des aventures. Toute la partie plateau est tournée à Brienne-le-Château, à côté de Troyes.

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Pourquoi avoir délocalisé le studio de «Top Gear», hors région parisienne ?

Jack THOMAS RICHARD

C’est parce que nous avons trouvé un vieux hangar adossé à un aérodrome. Sur place, on y a construit un circuit automobile. Cette année, 15 personnalités seront invitées à défier la piste. C’est beaucoup plus flexible que de tourner sur un circuit parisien. Nous sommes donc tranquilles pour tourner pendant 2 mois.

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Quel rapport l’émission entretient-elle avec les constructeurs automobiles ?

Jack THOMAS RICHARD

Nous ne sommes pas payés par les constructeurs de voitures pour produire l’émission. Si on souhaite dire du mal d’une automobile, on le fait. Les constructeurs sont généralement ravis de travailler avec nous. Notre traitement visuel très qualitatif les intéresse. On dispose aussi de  beaucoup plus de caméras que d’autres émissions mécaniques.