C. GAVIGNET (EndemolShine) : «Ne plus faire défiler les Miss en maillots de bain ? C’est un sujet d’interrogation»

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L’élection de Miss France se tient samedi 14 décembre au Dôme de Marseille, en direct sur TF1. Focus sur les coulisses de cette production inédite avec Caroline GAVIGNET, Directrice des Programmes du Pôle Entertainment chez EndemolShine France.

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Il s’agit de votre 6ème cérémonie de Miss France en tant que productrice. Comment parvenez-vous à renouveler l’exercice ?

Caroline GAVIGNET

La cérémonie repose sur une mécanique précise. Le conducteur n’est pas tellement modulable. Au sein de la compétition, il y a des étapes incontournables. Notre marge de manœuvre est donc assez limitée.  Fort heureusement, d’un point de vue artistique, on essaie d’apporter une valeur ajoutée sur la thématique, les costumes, les effets spéciaux et le décor. A chaque cérémonie, on raconte une histoire différente. Cette année, un changement majeur intervient dans la présélection. Les candidates ne seront plus 12, mais 15 demi-finalistes à se qualifier. Cela rajoute de l’enjeu. Les 5 finalistes seront quant à elles élues à 50/50 par les téléspectateurs et le jury. Enfin, ce sont uniquement les téléspectateurs qui éliront Miss France 2020. Il s’agit d’un Prime Time dont le budget est supérieur à la moyenne d’une soirée classique. Nous fonctionnons aussi avec beaucoup de partenaires. La ville qui nous accueille, Marseille, met à disposition des infrastructures.

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Rajouter de l’enjeu dans une cérémonie qui a été longtemps linéaire, c’est un pari ? 

Caroline GAVIGNET

Pour ne rien vous cacher, il y a deux ans, on a privilégié la bienveillance absolue. Mais nous avions perdu cet esprit de compétition. Cette année, on mêle ces deux notions. Sur le show de samedi soir, 9 tableaux seront présentés. On a disposé de 15 jours pour les répéter, ce qui est assez peu pour des non-professionnelles. En visionnant les anciennes émissions, on s’est aperçu que l’on complexifiait toujours un peu plus les chorégraphies. Pour s’adapter aux Miss, on a dû faire des aménagements pour que les mouvements puissent être assimilables. Autre exercice de style, la création de la bande son de la soirée qui nous prend un temps infini (près de trois mois). C’est un savant mélange de titres anglo-saxons et français, récents et gold. Chaque medley doit correspondre à une chorégraphie précise. On respecte un timing équitable pour chaque Miss.

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Où se situent les pics d’audience de Miss France ?

Caroline GAVIGNET

Sur la pré-sélection et le couronnement. Le tableau en maillot de bain fait aussi son petit effet. Quand on examine la courbe d’audience, le public apprécie quand les participantes prennent la parole tout de suite, lors des pré-sélections. En amont, on demande aux candidates d’être suffisamment percutantes pour que les gens distinguent leur personnalité.

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Miss France est une cérémonie populaire. Pour autant, elle est critiquée par des féministes qui en demandent le boycott. Que leur répondez-vous ?

Caroline GAVIGNET

Je suis très à l’aise avec la cérémonie. Cela ne m’empêche pas d’être féministe. Miss France reste un concours de beauté et une soirée de divertissement familial attendue par beaucoup de Français. En aucun cas, nous manquons de respect aux candidates, ni ne les mettons dans des situations scabreuses. Chaque année, on s’inscrit dans le droit des femmes. On peut très bien défiler en maillot de bain et défendre la cause des femmes. Une Miss engagée comme Vaimalama Chaves, avec son franc parler, nous le prouve.

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Comment la cérémonie peut-elle évoluer à l’avenir?

Caroline GAVIGNET

Et si les téléspectateurs choisissaient complètement leur Miss pendant toute l’émission ? C’est une discussion engagée avec TF1. Autre sujet d’interrogation, celui de ne plus faire défiler les Miss en maillots de bain. Mais je reste campée sur mes positions puisque toutes les participantes sont consentantes. Elles savent que c’est un concours de beauté.