Pour le tournage de la série franco- suédoise «Jour polaire», diffusée à partir de lundi sur Canal+, la comédienne Leïla Bekhti s’est immergée plusieurs mois en Laponie, une «aventure en soi» dont elle est revenue bouleversée: «Il faut le vivre pour le croire».
L’origine suédoise du thriller «Jour Polaire» («Midnight Sun», 8 x 52 mn), coproduite par Canal+ et SVT, télévision publique suédoise, a séduit la comédienne («Tout ce qui brille», «Un prophète»).Elle trouve aux auteurs scandinaves une «grande ambition d’écriture» mise au service des personnages et de l’intrigue policière. «J’avais beaucoup aimé la série «Bron» et le lm «Festen»», déclare Leïla Bekhti. L’actrice était «très excitée» à l’idée de travailler avec Måns Mårlind et Björn Stein, les créateurs de «Bron», à la fois auteurs et réalisateurs de «Jour polaire». Dans «Jour polaire», un of cier de police français (Leïla Bekhti) enquête avec un inspecteur suédois (Gustaf Hammarsten) sur le meurtre d’un Français dans une ville minière proche du cercle polaire. L’inspectrice arrive dans la petite ville de Kiruna en plein été polaire, quand le soleil ne se couche pas, l’occasion de réaliser un des premiers thrillers sans scène nocturne de l’histoire du cinéma.
La nuit est un repère» : Pour le tournage, Leïla Bekhti a dû travailler son anglais avec une coach à raison de sept heures par jour et s’est installée en Laponie durant quatre mois. «Jour polaire», prévient l’actrice de 32 ans, «n’est pas qu’une «enquête à résoudre»».
La série brosse le tableau d’une petite ville confrontée au racisme à l’égard des Sami, un peuple autochtone de 80.000 personnes vivant sur un territoire qui s’étend de la Norvège jusqu’à la Russie.
Même l’acteur Gustaf Hammarsten «n’était pas du tout conscient du racisme subi par les Sami», précise- t-elle. Kahina n’est pas «une wonder woman». «Elle vit un chaos intérieur» et la mine, qui est au centre duthriller,«enestlamétaphore», explique l’actrice. Dans les séries scandinaves, les personnages ne sont pas éloignés de la réalité, relève-t- elle. «On a besoin de rêver bien sûr, mais il est important qu’un rôle soit crédible».
Le paysage si singulier a «complètement nourri mon personnage», se réjouit-elle, très marquée par son séjour. «Quatre mois sans voir la nuit, il faut le vivre pour le croire». Le soleil de minuit, personnage à part entière du lm, est une expérience étrange qui provoque une perte de repères spatio-temporels dif cile à vivre. «J’ai été très fatiguée au bout de deux semaines», ajoute-t-elle. «J’ai réalisé que la nuit est un repère, que cela joue sur le corps et l’esprit». Mariée depuis cinq ans à l’acteur Tahar Rahim («Un Prophète», «Mesrine», «Panthers»), Leïla Bekhti vient de nir le tournage des «Carnivores», premier lm des frères Jérémie et Yannick Renier qui ne sortira pas avant avril, selon la comédienne. Elle entame le tournage en février de «Le Grand bain», une comédie de Gilles Lellouche. Après sa diffusion en clair sur SVT, la chaîne suédoise qui a coproduit la série, «Jour polaire» doit arriver sur VRT en Belgique, ZDF en Allemagne, HOT en Israël, ainsi qu’en Australie (SBS), en Norvège (NRK), au Danemark (DR), en Finlande (MTV3), au Benelux (Lumière) et en Islande (RUV).