R. CASTAING (SEASONS) : «Chaque année, nous initions près de 70 préachats de documentaires de 52’»

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Chaîne hyper thématique du câble et du satellite dédiée à la pêche et à la chasse, SEASONS célèbre en novembre son 20ème anniversaire. Editée par le Groupe CANAL+, comment cette chaîne de niche parvient-elle à résister ? Réponse avec Rémi CASTAING, Directeur des programmes de SEASONS.

média+ : En 20 ans, le positionnement de SEASONS a-t-il foncièrement évolué ?

Rémi CASTAING : SEASONS est une chaîne ultra-thématique qui s’adresse aux chasseurs et aux pêcheurs. Ce sont des gens particulièrement passionnés. En 20 ans, la chaîne s’est musclée avec l’arrivée de nouvelles écritures, de nouvelles technologies pour un contenu toujours plus renouvelé. Les abonnés avec qui nous échangeons, ne tombent pas sur la chaîne en zappant. Comme on ne trouve pas tout ce que l’on veut sur le marché du documentaire en chasse et pêche, nous investissons beaucoup sur la création originale. Chaque année, nous initions près de 70 préachats de documentaires de 52’ pour créer une offre qui n’existe pas. Nous proposons ainsi de l’inédit en direction des abonnés. Nous avons une vingtaine de producteurs de toutes tailles et de toutes régions qui travaillent avec nous depuis longtemps. Parler à ces publics spécifiques et traiter de ce type de sujets, est une expérience qui s’acquiert au fil du temps. On grandit ensemble mutuellement. Les producteurs nous proposent entre 200 et 300 projets par an pour que nous lancions un financement sur 70 documentaires

média+ : Parvenez-vous à combattre le cliché du documentaire de chasse et pêche à la fois vieux et hors du temps ?

Rémi CASTAING : L’origine de cette chaîne était justement de réagir à ce que l’on voyait autrefois la nuit avec notamment «Histoires naturelles». L’écriture du programme était appliquée à des émissions nocturnes. Sur SEASONS, on prend garde à ne pas rester sur ces rythmes très lents. Nous nous appuyons sur les mêmes codes que tous les autres documentaires. Nous sommes capables de proposer des productions plus proches d’une enquête. On traite par exemple de sujets sur l’impact du réchauffement climatique sur la faune terrestre en métropole. C’est très large. Malgré la thématique qui à l’air un peu restreinte, il y a mille façons de la raconter. Nos abonnés sont très attachés à la notion de terroir. Dans le paysage audiovisuel, très peu de chaînes évoquent cela au-delà de France 3 Régions, Campagne TV et SEASONS.   

média+ : Combien d’abonnés avez-vous ?

Rémi CASTAING : Sur l’ensemble de nos offres en métropole et dans le monde, nous sommes autour de 800.000 foyers abonnés. On vient de lancer la chaîne au Canada. SEASONS a une couleur très métropolitaine. On essaie de tourner des choses à l’étranger mais toujours avec un œil français. Nous achetons très peu de programmes à l’étranger. Notre cible est plutôt masculine. Il est très difficile de qualifier nos cibles sachant que la pêche et la chasse sont des passions transverses qui transcendent toutes les classes sociales.

média+ : Quelle est votre politique de production exécutive ?

Rémi CASTAING : Pour l’instant, on se concentre sur notre magazine de rencontres «SEASONS Hebdo» qui est la colonne vertébrale de la chaîne. Diffusée le vendredi à 19h30, l’émission s’adapte aux saisons et aux pratiques. Elle est animée par David Chaignon qui incarne les valeurs de la chaîne : simplicité et compétence avec une bonne dose d’humour. On tourne 49 numéros par an ainsi qu’un bêtisier.

média+ : Comment entamez-vous ces 20 prochaines années ?

Rémi CASTAING : Nous avons un nouveau logo ainsi qu’un nouvel habillage. C’est la direction artistique de CANAL+ qui s’en est occupée. Ils se sont appuyés sur l’aspect calendaire de SEASONS. Une programmation spéciale anniversaire est en cours durant le mois de novembre. Une chaîne ultra-thématisée comme la nôtre a beaucoup d’avenir sachant qu’elle est consommée par des passionnés.