A Las Vegas, «ville du péché», les horreurs étalées devant le prétoire dépassent de loin les fictions les plus morbides. Le réalisateur Rémy Burkel en fait la démonstration dans «Justice à Vegas», une série documentaire percutante. Il s’agit, explique Kornelia Theune, responsable du documentaire pour la chaîne Arte, d’une «descente dans la machine judiciaire de cette ville», pour découvrir ce qui se cache derrière «sa face visible». Pour le producteur Denis Poncet, dont la société Maha Productions avait déjà produit «Le coupable idéal» et «Soupçons», il s’agissait de faire quelque chose d’«un peu différent» dans la même ligne, en utilisant les «outils de la fiction» pour «raconter la réalité».Une réalité terrifiante, véritable descente aux enfers dans les méandres de l’âme humaine, dont le réalisateur lui-même avoue ne pas être sorti indemne. Dès la première affaire de la série, «Le choix de Gladys», le choc est total. Le corps de Crystal Figueroa, une fillette de trois ans battue à mort, a été retrouvée dans une benne à ordures de Las Vegas. Elle a été tuée par son beau-père, Marc Anthony Colon. Mais sa mère, Gladys Pérez, qui a assisté à la scène, se tait. Contre toute attente, envoûtée, elle aime l’homme qui a tué sa fille et dont elle est enceinte. Elle veut le sauver de la peine de mort, en vigueur dans l’état du Nevada.