K. NEDJARI (RMC) : «RMC est un média audio-digital»

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Du 8 septembre au 28 octobre, la Coupe du monde de rugby va rythmer la grille de RMC et de ses programmes. L’occasion pour média+ de s’entretenir avec Karim NEDJARI, Directeur Général de RMC et RMC Sport, qui revient également sur les enjeux de la rentrée et le positionnement de média audio-digital de RMC.

MEDIA +

RMC ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit de couvrir les événements sportifs comme la Coupe du monde de rugby. Pour quelles raisons ?

KARIM NEDJARI

Parce que nous avons un double enjeu à relever : répondre aux attentes des auditeurs et maintenir notre position de radio leader sur le rugby en France. RMC est la seule station à proposer une émission quotidienne sur le ballon ovale, animée par un ancien international, Vincent Moscato, à travers le «Moscato Show» qui fête son 15ème anniversaire cette année. De plus, nous assurons la diffusion des matches du Top 14 et nous savons que notre auditoire est très intéressé par le rugby. RMC est fortement ancrée dans le Sud-Ouest et le Sud-Est. Il faut donc que nous soyons à la hauteur. C’est pourquoi nous avons choisi non seulement de maintenir notre radio actuelle, mais d’en créer une 2ème pour éviter de trop perturber la grille.

MEDIA +

Deux radios qui sont finalement très complémentaires ?

KARIM NEDJARI

Oui, l’une d’entre elles nous permet de relever le défi de commenter les 40 matches de la Coupe du monde de rugby, nous positionnant ainsi comme la radio officielle de l’événement. Nous avons suivi une approche similaire avec Roland-Garros, en créant un flux dédié. Nous avions adopté la même stratégie lors de la Coupe du monde de football au Qatar, en offrant aux auditeurs la possibilité de rester sur notre station premium ou de passer à un flux événementiel.

MEDIA +

Qu’est-ce qui différencie RMC de ses concurrents en termes de contenus sportifs ?

KARIM NEDJARI

Notre objectif est d’être exhaustifs. Sur le rugby, nous n’avons pas de concurrence car les autres radios nationales n’abordent que rarement le rugby. Pour RMC, c’est une affaire quotidienne, tout au long de la semaine et les week-end. Nous nous sentons d’autant plus obligés d’offrir de l’expertise, de l’humour, du divertissement et une ouverture d’esprit. C’est ce que nous faisons en invitant des personnalités populaires dans nos programmes. Nous misons également sur la délocalisation de certaines émissions.

MEDIA +

Le rugby est moins populaire que le football. Cela ne risque-t-il pas d’affecter la dynamique de votre station ?

KARIM NEDJARI

La question serait plutôt de savoir si le football peut souffrir de la comparaison avec le rugby. La réponse est oui. C’est particulièrement visible du côté des annonceurs, qui se ruent néanmoins sur la Coupe du monde de rugby, tout comme ils le feront pour les JO. Cette période s’annonce donc très dense et sportive. D’un point de vue radiophonique et sociologique, la France a besoin de se réunir autour de grands événements pour y trouver du plaisir. Ces projets sportifs peuvent aider le pays à retrouver une certaine joie de vivre.

MEDIA +

RMC est reconnue pour son interaction avec ses auditeurs. Comment maximiser cet engagement lors d’événements sportifs ?

KARIM NEDJARI

RMC est bien plus qu’une radio. Chaque jour, nous recevons 1.500 appels au standard et environ 150 personnes passent à l’antenne. C’est unique en son genre. Lorsqu’un auditeur nous appelle, il peut avoir la chance de discuter avec un champion du monde, un champion olympique ou un champion d’Europe. L’auditeur n’est pas un prétexte à la conversation, il en est le centre de notre attention. C’est pourquoi nous déployons une stratégie numérique qui inclut la création d’émissions et de podcasts pour que les auditeurs puissent nous écouter – quand et où ils le souhaitent. Avec 30 millions de podcasts téléchargés en mai, RMC devient 1ère radio privée de France. Pour la première fois, RMC devient 2ème radio de France, toutes stations confondues. De plus, notre communauté sur les réseaux sociaux compte 17 millions d’abonnés. Les auditeurs sont vraiment au cœur de notre projet.

MEDIA +

Comment envisagez-vous l’évolution de la radio face à l’essor de la vidéo en ligne ?

KARIM NEDJARI

RMC est un média audio-digital. La radio est notre fondation, mais tout doit être disponible en podcast et sur les réseaux sociaux. C’est pourquoi toutes nos émissions sont filmées, ce qui nous permet d’alimenter notre contenu numérique, RMC BFM Play et Twitch. Toutes nos sources de revenus additionels proviennent du numérique. Pour réussir ce pari, il est essentiel que la radio continue sa remontée.

MEDIA +

Ce redressement de RMC passe-t-il par une identité plus claire de vos grands carrefours ?

KARIM NEDJARI

Chez nous, les programmes sont structurés en tranches de trois heures, animées par des personnalités fortes qui offrent des débats d’opinion. Que ce soient Apolline de Malherbe, Estelle Denis, les GG, Rothen ou l’After, on sait ce que l’on écoute sur RMC. Nous proposons une radio populaire, qui n’est ni populiste ni élitiste. Les auditeurs de RMC ont un rapport très charnel avec la radio, ce qui se reflète dans le tutoiement dans nombre de nos émissions.

MEDIA +

Êtes-vous satisfait des changements apportés à la matinale ?

KARIM NEDJARI

Apolline de Malherbe se classe dans le top 5 des matinales radio et télé. Aujourd’hui encore, elle attire 200.000 téléspectateurs sur RMC Story. Depuis le début de l’année, nous constatons une tendance à la hausse de +16%. Beaucoup pensaient qu’une matinale animée par une femme ne fonctionnerait pas, mais nous démontrons le contraire. Notre matinale a beaucoup de caractère.

MEDIA +

Quels sont les projets à venir ?

KARIM NEDJARI

On développe le brand content à travers des événements comme le salon de l’artisanat, des maires, des PME… Il est essentiel pour RMC d’être une marque à 360° qui puisse explorer toutes les pistes. La radio est la fondation sur laquelle nous développons tout le reste.