Alors que la 5G+ commence à se déployer à grande échelle en France, promettant enfin les performances longtemps attendues – latence réduite, meilleure gestion des flux, indépendance totale vis-à-vis de la 4G – quelles sont les véritables avancées concrètes pour les utilisateurs ? Lionel PARIS, expert produits réseau chez NETGEAR, décrypte pour Média/+ les enjeux techniques, les usages clés, les stratégies des opérateurs… et les impacts sur les équipements connectés. Une révolution réelle, mais progressive.
En quoi la 5G+ change-t-elle vraiment la donne par rapport à la 5G que l’on connaissait jusqu’à présent ?
C’est maintenant qu’on va véritablement la découvrir. Ce qu’on nous a présenté comme «5G» en 2020 n’était en réalité que le début d’un processus. Comme pour toute nouvelle technologie, il a d’abord fallu poser les bases. À l’époque, la principale nouveauté a été d’élargir le spectre de fréquences utilisées, en ajoutant une bande. Mais un lancement technologique, c’est comme un départ : on l’annonce, puis on commence. Concrètement, la première borne de «vraie» 5G a été posée en janvier 2021. Depuis, le déploiement s’est accéléré. Aujourd’hui, selon les derniers chiffres de l’ANFR, la France compte environ 42.000 bornes 5G SA, c’est-à-dire de 5G+ autonome. À titre de comparaison, le réseau 4G couvre le territoire avec environ 62.000 bornes. Donc, en quatre ans, on a bâti un socle solide. Et c’est maintenant, avec un réseau mature, qu’on va vraiment percevoir la différence.
Quels usages concrets vont le plus profiter de la 5G+ ?
Il y a des situations très concrètes dans lesquelles on se plaint régulièrement du réseau mobile : les stations balnéaires l’été, les stations de ski en hiver… En clair, tous les lieux qui, à certaines périodes, voient leur population exploser. Dans ces contextes, les réseaux actuels saturent. La 5G+ promet de répondre à ce besoin ponctuel, mais crucial, en offrant une capacité adaptée à ces pics de fréquentation. Il en va de même pour les concerts, les salons, les expositions ou les festivals. Qui n’a jamais pesté parce qu’il était impossible d’envoyer un message ou de charger une page dans un salon bondé ? Le réseau, tout simplement, n’est pas dimensionné pour gérer autant de connexions simultanées. La 5G+ répond à cet enjeu en étant capable d’absorber cette densité sans effondrement de performance.
Les contraintes techniques, comme les mises à jour ou la compatibilité des appareils, sont-elles un vrai obstacle pour les utilisateurs ?
Ça a été perçu comme un frein au lancement, notamment parce que les opérateurs ont peut-être mal communiqué. Mais en réalité, il n’y a rien de nouveau du point de vue des bandes de fréquence. Ce qui change, c’est la voix. Avec la 5G+ arrive un protocole spécifique : le VoNR (Voice over New Radio), c’est-à-dire les appels voix qui passent exclusivement par le réseau 5G. Jusqu’à présent, même avec un téléphone 5G, la voix passait toujours par les anciens réseaux (2G ou 3G) si l’option VoLTE n’était pas activée. La 5G+ impose un tout nouveau standard, 100 % IP. Cela demande un niveau de qualité et d’instantanéité bien plus élevé. C’est pour cela que les opérateurs ont dû requalifier les smartphones, vérifier leur capacité à gérer la voix et les données simultanément. Par exemple, pouvoir téléphoner, envoyer des messages sur WhatsApp, surfer sur Internet et télécharger un fichier, tout en gardant une qualité constante – c’était impossible auparavant. Là, c’est désormais réalisable. Ces exigences ont entraîné des programmes de certification, mais c’est une étape transitoire. Il n’y a pas de blocage matériel. C’est une question d’assurance qualité, pas d’incompatibilité technique. La liste des appareils compatibles va s’élargir très vite.
Les stratégies des opérateurs varient fortement – entre performance et couverture. Quel impact cela a-t-il sur la demande en équipements réseau ?
C’est une des raisons pour lesquelles la 5G a souffert d’une mauvaise image à ses débuts. Beaucoup de consommateurs n’ont pas perçu de vraie différence parce que, tout simplement, les opérateurs ne déployaient pas la 5G de la même manière. Orange, par exemple, a misé sur la performance en déployant immédiatement la bande des 3,5 GHz, celle qui permet vraiment une qualité de service supérieure. Ce choix s’explique notamment par les Jeux Olympiques, où Orange devait garantir une connectivité optimale. Grâce à cette bande, on peut, par exemple, réserver une partie du spectre pour du broadcast, ce qui était impossible auparavant. Free, de son côté, a opté pour une couverture maximale, en déployant massivement en 700 MHz, une bande aux performances moindres mais à la portée plus large. C’est ainsi qu’ils ont pu annoncer très tôt une offre 5G+ grand public, en septembre 2024, alors qu’Orange clôturait les J.O. Ces choix reflètent les contraintes et objectifs propres à chaque opérateur, notamment selon les bandes qu’ils ont obtenues lors des appels d’offres. À terme, d’ici 2027, tous devraient atteindre un niveau de couverture et de performance comparable. Mais pour l’instant, on vit une phase transitoire, avec des réseaux qui évoluent encore.
Selon vous, la 5G+ est-elle enfin la révolution attendue ou faudra-t-il encore patienter pour en voir les vrais effets ?
Je pense qu’on va rapidement voir les effets, dès cet été. Les festivals, par exemple, seront un excellent indicateur. Ce sont des événements où, jusqu’à maintenant, il était quasi impossible d’utiliser son téléphone convenablement. S’il y a moins de plaintes, ce sera déjà un bon signe. La 5G+ est déjà opérationnelle, et elle va montrer ses avantages très rapidement. Les stations balnéaires, les événements en plein air, les pics de fréquentation… tout cela va bénéficier d’une bien meilleure connectivité. On saura vite si la promesse est tenue.
Souhaitez-vous ajouter un mot de conclusion ?
Oui, il est important de souligner que NETGEAR fait partie des rares acteurs à proposer dès aujourd’hui des produits entièrement compatibles avec cette nouvelle technologie. Je pense notamment à notre gamme de hotspots mobiles, notamment le Nighthawk M6 Pro, qui permet de rester connecté partout dans le monde – dans plus de 125 pays. Il suffit d’insérer une carte SIM, d’allumer l’appareil, et vous êtes connecté. Ces produits fonctionnent sur batterie, tiennent dans une poche, et surtout, ils sont déjà prêts pour la 5G+ telle qu’elle se déploie actuellement en France. C’est un vrai gage de durabilité et de tranquillité pour les utilisateurs, qu’ils soient professionnels ou grands voyageurs. Dans un monde où la data est reine, on a besoin d’un accès performant, stable et mobile. C’est exactement ce que permet cette nouvelle génération d’équipements.