Du 18 au 22 juin, le Festival de Télévision de Monte-Carlo ouvre ses portes pour une 60ème édition. Comment l’événement s’est-il adapté aux conditions sanitaires ? Quel impact sur la venue des professionnels de la TV ? Réponse avec Laurent PUONS, CEO du Festival de Télévision de Monte-Carlo.
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Malgré l’annulation de l’édition 2020 pour cause de pandémie, comment envisagez-vous le retour du Festival de Télévision de Monte-Carlo en 2021 ?
Laurent PUONS
Nous avons sans cesse conservé le lien avec les différents studios, les professionnels du secteur de la télévision, malgré l’annulation de l’édition 2020. Le festival a continué de communiquer à travers tous ses réseaux sociaux en organisant des événements en ligne. Pour la 60ème édition du 18 au 22 juin, nous avons essayé de nous réinventer. Il a fallu organiser ce rendez-vous dans les meilleures conditions. Cette année, nous attendons une centaine de journalistes, essentiellement des européens.
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Par quoi passe cette réinvention du Festival de Télévision de Monte-Carlo ?
Laurent PUONS
Nous avons complètement revu le concept. Le format du festival est resté le même, à savoir une ouverture, une clôture, des événements publics et des activités presse. La dimension de notre événement sera moins internationale que l’an passé compte tenu de la crise sanitaire. Les fans et les journalistes auront une proximité avec des stars européennes, françaises et un peu moins américaines puisque les conditions de voyage étaient quasiment impossibles. L’ambition est de conserver l’âme du festival, c’est-à-dire de donner la possibilité au public d’avoir accès à leurs stars préférées. Afin de mettre en place ce genre de process, il a fallu se réinventer. On ne peut plus faire des selfies joue contre joue, ni d’autographes avec le même stylo pour une cinquantaine de personnes. Il a donc fallu revoir toutes les conditions d’organisation dans le détail. De ce fait, nous avons inventé une nouvelle façon d’organiser un événement festif. De plus, les soirées se sont aussi forcément adaptées à un concept différent avec des gens assis.
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Pourquoi le Festival de Monte-Carlo renforce-t-il le volet professionnel ?
Laurent PUONS
L’an dernier, en 2020, nous voulions déjà mettre en place un «business lounge». Au fil des années, à force de développer notre compétition, on s’est rendu compte que nous avions de plus en plus de professionnels (réalisateurs, producteurs, auteurs, acteurs) qui souhaitaient échanger et faire du business. Même si le festival n’est pas un marché, il était important de mettre en place un «business content» qui va permettre aux professionnels de se retrouver et d’appréhender l’avenir de la profession. Plusieurs thèmes seront abordés à travers des tables rondes. Parmi les sessions proposées, «Le futur du film : des salles de cinéma aux plateformes digitales». Nous allons voir comment la crise du Covid a accentué ce phénomène. On évoquera aussi «La nouvelle donne des documentaires» et l’explosion de contenus sur les plateformes digitales. Quand il y a 4 ans je disais que Netflix ou Amazon allaient proposer des documentaires et des contenus sportifs, les gens n’y croyaient pas. Pourtant, nous sommes en plein dedans.
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Quel est le budget du festival cette année ?
Laurent PUONS
Il est revu à la baisse. Nous étions autour de 3M€ de budget et nous devrions économiser cette année 500.000 €. Sachant que les Américains sont moins présents cette année, cela entraîne de facto une diminution des dépenses pour le festival.
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Ces dernières années, le festival a renforcé le statut de la Nymphe d’Or qui récompense des œuvres audiovisuelles. Qu’en est-il ?
Laurent PUONS
De plus en plus de lauréats font l’effort de se déplacer à la Principauté de Monaco pour récupérer cette Nymphe d’Or. C’est une satisfaction. Le festival existe depuis plus de 60 ans, et il a véritablement sa place au niveau de l’industrie audiovisuelle.