La circulation des films en Europe occidentale

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UniFrance dévoilait lundi dernier une nouvelle note sur l’évolution de la circulation des films français à l’international. Cette étude révèle entre autres que du côté de l’Europe occidentale, en Allemagne, le Festival international du film de Munich (25 juin-4 juillet) est annulé. Les institutions cinématographiques fédérales et régionales ont créé conjointement un programme de soutien d’une valeur totale de 15 M€ pour venir en aide aux sociétés de production, aux distributeurs et aux exploitants. Ce programme prévoit une aide pour les sociétés de production qui ont reçu une confirmation de soutien avant le 18 mars et qui soit prévoyaient de commencer leur tournage avant le 30 juin, soit ont dû l’interrompre. Il est aussi prévu une aide aux sorties en salles qui ont reçu une confirmation de soutien avant le 18 mars et dont la sortie était prévue avant le 30 juin. Les remboursements des aides allouées ne seront donc pas exigés. Le principal syndicat allemand du secteur cinématographique et audiovisuel, le SPIO, a appelé les responsables politiques nationaux et régionaux du pays à mettre en place un «fonds de stabilité» de plus de 500 M€, sous forme de subventions, pour répondre au ralentissement dû à la crise du Covid-19. Selon les calculs du SPIO et de ses 19 membres, une fermeture de 3 mois pourrait entraîner la perte de 36% des 80.000 emplois du secteur cinématographique, 20% des 6.700 entreprises étant confrontées à un risque d’insolvabilité, et l’industrie dans son ensemble affichant 2 Md€ de revenus en moins. «La fermeture des salles de cinéma a entraîné la disparition de l’étape la plus importante de l’exploitation des oeuvres. En plus de cela, les magasins ont fermé. En conséquence, le marché du Home Entertainment, qui est important en Allemagne, s’est effondré», déclare Thomas Nägele, président du SPIO. Les autorités nationales et régionales ont mis à disposition diverses aides financières pour les entreprises comptant jusqu’à 10 employés ou plus de 250, et ces mesures ne sont donc pas applicables aux entreprises comptant entre 11 et 249 employés et qui représentent environ 44% des entreprises de l’industrie cinématographique allemande. Le SPIO a suggéré que le FFA (l’homologue allemand du CNC) soit l’administrateur de ce fonds, en tandem avec les 16 Länder régionaux d’Allemagne et leurs fonds cinématographiques respectifs. En Espagne, la Salle Virtuelle (salavirtualdecine.com) d’A Contracorriente démarrait le 8 avril avec la reprise de 2 films qui n’ont pas pu terminer leur carrière en salles: «Hors normes» d’Olivier Nakache et Éric Toledano (sorti le 28 février, il comptait près de 100.000 entrées) et «Hasta que la boda nos separe», production espagnole d’Atresmedia cine et Álamo producciones (le film avait cumulé plus de 400.000 entrées en 4 semaines). Le même jour, «Vivarium» sera disponible en sortie nationale, suivi, le 17 avril, par «La Vie scolaire». La transaction est au prix d’une place de cinéma (6,95€) et rend le film disponible pendant 72h et sur 4 écrans. Plus de 70 salles espagnoles soutiennent l’initiative du distributeur. Un autre film national sortira en TVOD le 10 avril : le documentaire «Santuario» d’Álvaro Longoria avec Javier et Carlos Bardem. La plupart des films espagnols, aidés par l’État, ne peuvent pas être lancés en VOD, les distributeurs négocient actuellement cette possibilité avec l’ICAA et le ministère de la Culture. Le 4 avril, RTVE lance Somos Cine, une nouvelle plateforme permettant aux Espagnols de voir plus de 60 productions nationales dont quelques films de Pedro Almodóvar ou encore Champions, gagnant du Goya du meilleur film en 2019.