En enquêtant sur les «prédateurs sexuels» abusant des enfants via Internet, les journalistes de l’émission de France 2 «Les Infiltrés» ont dénoncé à la police les pédophiles qu’ils avaient rencontrés, une démarche qui fait débat dans les rédactions.
Pendant un an, les journalistes de «Infiltrés» ont approché le réseau, à l’aide d’une caméra cachée, en dissimulant ou non leur identité. Ils ont «rencontré» et fait parler de nombreux pédophiles, dont certains violeurs d’enfants en activité, et mis au grand jour les défaillances de la police, mais aussi des parents et des éditeurs sur internet, pour lutter contre ce fléau. Tous les pédophiles rencontrés, sans exception, ont été dénoncés à la police. Au total entre 20 et 30 personnes ont été identifiées, et l’une a été incarcérée depuis. Le Code pénal punit de trois ans de prison et 45.000 euros toute personne complice d’atteintes sexuelles infligées à un mineur. La loi prévoit aussi la protection du secret des sources des journalistes mais, dans cette affaire, Capa a décidé de ne pas en tenir compte. «En démarrant notre enquête, on savait qu’on allait être obligés de les signaler à la police», explique Hervé Chabalier, patron de l’agence Capa, le producteur. Il ajoute que c’est la première fois que cela arrive à l’agence, qui produit de très nombreuses enquêtes pour la télévision. «Nous l’avons fait uniquement dans le cadre de la pédophilie parce que ce sont des mineurs sans défense. Capa a toujours fait la distinction entre journalistes et policiers.