La famille du blogueur saoudien Raif Badawi affirme, depuis le Canada, que sa libération pourrait être imminente

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La famille du blogueur saoudien Raif Badawi affirme, depuis le Canada, que sa libération pourrait être imminente, une décennie après son incarcération pour avoir prôné la fin de l’influence de la religion sur la vie publique en Arabie Saoudite.
Devenu un symbole de la liberté d’expression, l’homme âgé maintenant de 38 ans pourrait être libre dès ce lundi, a expliqué sa femme Ensaf Haidar, précisant que ses calculs sont basés sur le calendrier islamique. Même si cela n’a jamais été confirmé par les autorités saoudiennes: «comme nous, il comptait les mois, les semaines, les jours… Mais il n’a pas de date exacte, pas de détails, pas de nouvelles», explique-t-elle.
Réfugiée politique au Québec, devenue citoyenne canadienne, Ensaf Haidar vit à Sherbrooke, à environ 150 kilomètres à l’est de Montréal, avec ses trois enfants, où elle se bat depuis des années pour la libération de son mari.
Le Québec a ouvert la voie à l’exil de Raif Badawi au Canada en le plaçant sur une liste prioritaire d’immigrants potentiels pour raisons humanitaires.
L’ancien lauréat du prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse avait été condamné fin 2014 à dix ans de prison et à 50 coups de fouet par semaine pendant vingt semaines pour «insulte à l’islam». Ensaf Haidar et son mari ont pu maintenir le contact en se parlant «jusqu’à trois fois par semaine» par téléphone.
«Ce n’était pas facile pour moi, les seuls choix que j’avais: être positive, ne pas rester les bras croisés, cogner à toutes les portes pour la libération de Raif», explique-t-elle.
Galvanisée par le soutien qu’elle a reçu du monde entier, pendant cette décennie, Mme Haidar se réjouit de ne pas avoir été «toute seule» dans son long combat. «J’espère un jour vivre normalement avec mes enfants et mon mari», confie-t-elle.
«C’est un homme ouvert d’esprit, il aime la liberté, il aime que les femmes deviennent indépendantes», décrit-elle, brossant le portrait de «quelqu’un de positif» et d’un «bon père».
Colette Lelièvre d’Amnistie internationale Canada, rappelle que M. Badawi a reçu «50» coups de fouet sur 1.000, et «cette partie de la sentence n’a jamais été annulée».
Et selon cette dernière, M. Badawi reste également soumis à une interdiction de quitter le royaume pendant dix ans une fois sa peine purgée.