La presse gratuite arrive à maturité en Suède où elle est née

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    Cinq titres, douze éditions, plus d’un million d’exemplaires par jour et plus encore de lecteurs: le succès des quotidiens gratuits ne se dément pas en Suède, berceau de la presse gratuite désormais à maturité. Douze ans après son lancement à Stockholm, «Metro» (Xetra: 725750 – actualité) tire son épingle du jeu. Le groupe a en effet dégagé pour la première fois des bénéfices l’an passé: près de 13 millions de dollars (9,97 millions d’euros) contre une perte nette de 7 millions en 2005. Pourtant, il n’est pas seul sur le marché. Deux autres titres sont bien positionnés, bien que non rentables, et attire des centaines de milliers de lecteurs. Stockholm City, lancé en 2002, compte ainsi 383 000 exemplaires quotidiens tandis que «Punkt SE», le petit dernier lancé il y a quatre mois dans un format réduit, tire à 293 000 exemplaires. «La presse gratuite rencontre sans doute un succès plus grand en Suède qu’ailleurs car il y a une grande tradition de lecteurs de journaux», commente Ingela Wadbring, chercheuse à l’Université de Göteborg, au département médias. La Suède, avec ses neuf millions d’habitants, est en effet le quatrième pays au monde en terme de consommation de journaux par habitant derrière la Norvège, le Japon et la Finlande, selon l’association suédoise d’éditeurs de journaux. Neuf Suédois adultes sur dix lisent un quotidien, selon la même source. «C’est une tradition suédoise de recevoir son journal à la maison tous les jours à 6h00 en semaine et à 7h00 le week-end», ajoute Urban Hilding, consultant pour la cabinet Initiative Universal, spécialiste des médias.