La proportion de femmes à la télévision et à la radio a plafonné à 41% en 2020

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La proportion de femmes à la télévision et à la radio a plafonné à 41% en 2020, comme l’année précédente, selon le rapport annuel du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). «Nous ne perdons pas de terrain, c’est un signal très important, nous sommes dorénavant dans un mouvement irréversible, la société le demande», a souligné Roch-Olivier Maistre, président du CSA, lors de la présentation du rapport, réalisée en amont du 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Saluant les «engagements persistants» des télés et radios, Carole Bienaimé-Besse, conseillère du CSA chargée des questions de représentation, estime que «le chemin à parcourir est encore important». Particulièrement sur le temps d’expression des femmes à l’antenne : quasiment similaire à celui de 2019 (35% au lieu de 36%) il reste inférieur à leur taux de présence, laissant supposer que «les femmes s’expriment toujours moins que les hommes», analyse le CSA dans son rapport. Sur l’année, la télévision leur a offert plus de visibilité (43%) et d’expression (35%) que la radio, qui affiche 39% de taux de présence féminine pour 34% de temps de parole. La proportion de femmes sur le petit écran a largement augmenté entre 18h et 20h (40% contre 33% en 2019). En revanche, leur temps de parole, mesuré automatiquement par un logiciel de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), a diminué sur ce créneau horaire, passant de 37 à 35%, relève le CSA. Signe encourageant, le taux d’expertes poursuit sa progression sur toutes les antennes (41%, en hausse de 3 points), «des bons résultats à porter au crédit du service public à la télévision et du secteur privé à la radio», souligne le CSA. Pour la 1ère fois, il a été demandé aux médias d’indiquer sur quelles thématiques celles-ci étaient intervenues. Dans seulement 3 domaines – justice, éducation et sciences et techniques – «la parole experte des femmes est plus sollicitée», indique le CSA. Les thèmes les plus abordés (société, santé et international) demeurent l’apanage des experts masculins. Par catégories, la part de présentatrices, qui avait atteint l’égalité en 2019, recule à 47% et celle des journalistes/chroniqueuses marque le pas à 40%, soit «en deçà de la réalité sociale», les femmes journalistes représentant 48% de la profession en 2020 selon la commission qui délivre la carte de presse (CCIJP). La progression la plus importante (+5 points à 39%) concerne les «autres intervenantes», soit les invitées hors politiques, expertes et journalistes. Le constat est contrasté pour les femmes politiques dont la visibilité a reculé en 2020 (-2 points à 31%), principalement en raison des «nombreuses interventions de représentants masculins du gouvernement dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire» de Covid-19. Mais, ricochet de l’obligation de parité sur les listes électorales, leur présence a toutefois grimpé à 45% durant la campagne pour les élections municipales. Pour autant «la crise sanitaire n’a pas affecté les résultats relatifs à la part globale des femmes sur les antennes» l’an dernier, mentionne le CSA. Le conseil avait constaté, dans une étude publiée en juin 2020, que si la crise «n’avait pas remis en cause les progrès réalisés par les médias audiovisuels» lors du 1er confinement, ils avaient «reflété, dans leur recours à des experts de santé, la réalité des inégalités dans les postes à responsabilité dans le milieu médical». Mais le CSA salue «l’engagement des chaînes lorsque la question de la recrudescence des violences conjugales en période de confinement s’est posée», en diffusant «largement» le numéro d’urgence, les messages de sensibilisation et en relayant le «nouveau dispositif d’alerte dans les pharmacies». Parmi ses préconisations, il recommande aux groupes audiovisuels d’être plus vigilants sur la diversité des programmes qu’ils diffusent pour lutter contre le sexisme et les violences faites aux femmes.