La régulation de l’espace public numérique face à la prolifération des «fake news» au menu de la présidentielle pour LREM

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«Le politique doit reprendre la main» pour réguler l’espace public numérique face à la prolifération des «fake news», un débat qui sera porté par LREM lors de la campagne présidentielle de 2022, indique son délégué général Stanislas Guerini mercredi.
Sur ce sujet sensible, «là où des communautés entières, à l’instar de (la mouvance pro-Trump, NDLR) QAnon, s’organisent et se forment, les démocrates semblent avoir abandonné la partie», déplore le député dans une tribune publiée sur le site du Monde, une semaine après l’assaut du Capitole par des insurgés pro-Trump.
Ces événements ont rendu «plus visible encore l’émergence d’une société adepte de post-vérité, de «fake news» et de théories complotistes dont la consommation est facilitée par Internet et les réseaux sociaux (…) Faut-il attendre que le sang coule pour enfin s’inquiéter du dommage des discours populistes sur la démocratie?», interroge-t-il, en remarquant que «même Marine Le Pen», la présidente du Rassemblement national, «plus fervent soutien» du président américain sortant en France, «a fini par admettre la responsabilité de Donald Trump dans les événements du 6 janvier».
Dans ce contexte, «la responsabilité est collective», poursuit M. Guerini, qui appelle à «inventer un modèle de régulation de l’espace public numérique» pour «protéger nos démocraties». «Le politique doit reprendre la main, et réinstaurer la confiance en édictant des règles communes et en investissant dans la prévention auprès de la jeunesse», plaide-t-il en appelant également à ne «pas laisser la seule régulation aux plates-formes numériques» afin de ne pas «leur donner un blanc-seing pour définir ce qui est licite, ce qui ne l’est pas, qui a le droit de s’exprimer publiquement et qui doit être banni».
«Les démocraties sont pensées à travers des garde-fous pour limiter toute forme d’arbitraire, quel que soit le pouvoir qui s’exerce», souligne-t-il à cet égard.
Assurant que la majorité présidentielle défend «ce combat contre la désinformation et la haine en ligne», avec en particulier les travaux de la députée Laetitia Avia pour «aller vers une responsabilisation des plates-formes numériques», Stanislas Guerini indique que LREM «portera des amendements au texte qui sera présenté à l’Assemblée nationale pour lutter contre la haine en ligne sur la base de discrimination raciale ou sexuelle», et que «ce n’est qu’un début». «Nous porterons ce débat lors de la campagne présidentielle de 2022», souligne-t-il, car «l’expérience nous montre que les campagnes électorales sont un terrain de jeu pour celles et ceux qui haïssent la démocratie et souhaitent la déstabiliser».