La startup Sorare (cartes numériques) annonce une levée de fonds record de 680 millions de dollars, nouveau record pour le secteur de la tech en France

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La startup Sorare, qui mise sur la technologie émergente des NFT pour créer un jeu en ligne d’échange de vignettes de joueurs de football, a annoncé mardi avoir levé 680 millions de dollars (580 millions d’euros), nouveau record pour le secteur de la tech en France. 

Avec une valorisation de 4,3 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros), l’entreprise parisienne, fondée en 2018, revendique désormais la première place des «licornes» françaises (des sociétés non cotées en Bourse valant plus d’un milliard). «Notre ambition est de créer le premier groupe au monde de divertissement dans l’univers du sport», a déclaré le cofondateur de l’entreprise, Nicolas Julia. 

«Ce montant nous permet de nous concentrer sur notre produit jusqu’à une potentielle introduction en Bourse d’ici quelques années», a-t-il ajouté. 

Dans ce jeu, qui utilise la technologie de la blockchain, les utilisateurs peuvent acheter et vendre des images représentant des joueurs dont la valeur dépend des performances lors de matches réels.

Sorare revendique plus de 250.000 joueurs actifs, dont entre 30.000 et 40.000 qui possèdent une carte de joueur sous forme de NFT, c’est-à-dire dont la rareté est garantie.La levée de fonds a rassemblée divers fonds (Atomico, Bessemer Ventures, Blisce, D1 Capital, Eurazeo, IVP et Liontree), ainsi que les investisseurs historiques (Benchmark, Accel, Partech) qui avaient déjà permis à l’entreprise de lever 40 millions d’euros en mars, selon un communiqué. 

La répartition du capital n’a pas été précisée, mais les deux cofondateurs de l’entreprise restent «majoritaires», a indiqué Nicolas Julia. 

L’opération est menée par Softbank, le conglomérat japonais déjà à la manoeuvre dans le précédent record datant de mai 2021, qui avait permis au spécialiste du web ContentSquare de lever 500 millions de dollars. 

Sorare n’a encore jamais fait de publicité, mais s’est appuyé sur la renommée de certains de ses investisseurs, notamment les joueurs Gerard Piqué, Rio Ferdinand, Antoine Griezmann et César Azpilicueta, devenus actionnaires. 

Grâce à cet investissement, la société veut se développer à l’international (elle ouvre actuellement un bureau aux Etats-Unis), recruter des spécialistes de la croissance de la base utilisateurs, et s’étendre vers de nouveaux sports.

Le rapport évalue le niveau de liberté sur internet dans différents pays, en prenant notamment en compte les restrictions d’accès ou la présence de «trolls» pro-gouvernementaux cherchant à manipuler les débats en ligne. «Cette année, les internautes ont dû faire face à des attaques physiques en représailles à leurs activités en ligne dans 41 pays», indique le rapport, notant qu’il s’agit d’un plus haut depuis ses débuts. 

Parmi les exemples cités : celui d’un étudiant bangladais hospitalisé après un passage à tabac en raison de soupçons d’»activités anti-gouvernementales» sur les réseaux sociaux ou celui d’un journaliste mexicain assassiné pour avoir publié sur Facebook une vidéo accusant un gang de meurtre. 

Les auteurs ajoutent que, dans 56 des 70 pays étudiés, des citoyens ont été arrêtés ou condamnés pour leurs activités numériques, soit un taux record de 80%. La junte militaire, qui a pris le pouvoir en Birmanie en février, est lourdement critiquée pour avoir coupé l’accès à internet, bloqué les réseaux sociaux et forcé les entreprises technologiques à lui remettre des données privées. 

Des coupures ont également été constatées avant un scrutin en Ouganda en janvier et après une élection présidentielle contestée au Bélarus en août 2020. Au total, 20 pays ont bloqué l’accès à internet de leurs citoyens en un an. L’Islande est en tête du classement devant l’Estonie et le Costa Rica, premier pays à avoir fait de l’accès à internet un droit fondamental. 

La Chine est en revanche considérée comme le pays le moins respectueux des libertés numériques et le plus répressif contre les internautes dissidents. Au niveau mondial, les auteurs du rapport accusent des gouvernements de se servir de la régulation des entreprises technologiques pour justifier des mesures répressives. 

De nombreux législateurs élaborent des lois anti-trust visant à mettre au pas des géants de la tech comme Google, Apple et Facebook, un effort que les auteurs du rapport estiment justifié. Ils critiquent cependant des pays comme l’Inde ou la Turquie pour leurs lois forçant les réseaux sociaux à retirer tout contenu jugé offensant ou susceptible de porter atteinte à l’ordre public, sans que ces termes soient clairement définis.