L’Arcom recommande de rassembler tous les services des chaînes gratuites de la TNT dans une appli commune

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Rassembler tous les services des chaînes gratuites de la TNT nationale dans une application commune, c’est la recommandation formulée jeudi par l’Arcom pour garantir leur bonne exposition sur les téléviseurs connectés face aux grandes plateformes comme YouTube et Netflix. L’essor des «smart TV», présentes dans 88% des foyers équipés d’un téléviseur fin 2022, selon l’Arcom, pose la question de la visibilité des médias français par rapport aux acteurs du «streaming» étrangers. Ces derniers sont en bonne position sur les pages d’accueil d’interfaces gérées par des acteurs aussi divers que les fournisseurs d’accès à internet, les fabricants de téléviseurs ou les géants du web comme Google et Amazon. «C’est un contexte un peu inédit à la fois pour le téléspectateur, qui a de plus en plus de difficultés à se retrouver dans ce paysage» et «pour les éditeurs de médias traditionnels qui voient leur offre noyée», a souligné le président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, lors d’un point presse. Or, une directive européenne de 2018 «permet aux États membres de l’Union d’imposer des mesures qui permettent la visibilité appropriée» des médias considérés comme d’intérêt général, a-t-il rappelé, évoquant des enjeux de pluralisme, de diversité culturelle et de souveraineté nationale. C’est dans ce contexte que le régulateur des médias français a rendu public jeudi deux projets de délibération concernant ces «services d’intérêt général» (hors radios et chaînes locales, qui seront traitées ultérieurement). La première définit leur périmètre, comprenant les médias de service public comme France Télévisions, mais aussi l’ensemble des chaînes privées gratuites de la TNT nationale et leurs plateformes. La seconde détaille les conditions nécessaires à une «visibilité appropriée» de ces services, qui doivent par exemple figurer au «même emplacement que les services les mieux exposés», les opérateurs chargés de les respecter devant rendre compte, auprès de l’Arcom et «avant le 15 février de chaque année», des mesures mises en oeuvre l’année précédente. Pour favoriser leur bonne application, l’Arcom recommande le déploiement d’une application commune à tous les éditeurs de chaînes, chargés de sa mise en place, pour permettre un accès en quelques clics à leurs offres. Un chantier technique qui prendra du temps, les délibérations devant notamment être transmises à la Commission européenne, qui les examinera dans un délai de trois mois. L’Arcom entend privilégier une démarche collaborative avec l’ensemble des acteurs concernés, a insisté Roch-Olivier Maistre, sans préciser les sanctions encourues en cas de manquement.