Dans un univers payant déstabilisé, la chaîne serieclub, codétenue par les groupes TF1 et M6 passe à l’offensive en se façonnant une image «Premium» autour de séries en 1ère diffusion France. Pour en savoir davantage sur cette stratégie, média+ s’est entretenu avec Laurent DE LORME, DG de serieclub.
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Comment se porte serieclub dans un contexte difficile pour la TV payante ?
Laurent DE LORME
serieclub se porte bien dans un univers déstabilisé à la fois par la baisse d’audience globale des bouquets payants au profit des nouvelles chaînes de la TNT, mais aussi par la moins bonne santé des abonnements ainsi que la diminution accélérée du marché publicitaire: moins 30% sur les deux dernières années. En parallèle, dans le secteur lié aux séries, il y a eu l’arrivée de Netflix (2014), le lancement de Canal+ Séries (2013), sans oublier le piratage toujours aussi actif en France et sur lequel il y a assez peu d’action. Face à tous ces écueils, nous avons une volonté assez ferme de proposer une offre toujours plus Premium avec des séries en 1ère diffusion France. Nous travaillons la chaîne comme un label. serieclub s’est spécialisée dans la diffusion de dramas à travers des productions aux structures scénaristiques chiadées avec des personnages à la fois riches et complexes. Aucune de nos séries en 1ère diffusion n’a eu de vie avant sur Netflix.
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Avec la fermeture de TF6, y’a-t-il eu un rapatriement du budget sur serieclub?
Laurent DE LORME
Pas vraiment ! En revanche, nous avons réintégré 4 à 5 séries de TF6 sur serieclub, car elles répondaient à notre exigence de qualité. Ce fut le cas de «The Walking Dead», «Closer», «Supernatural», «Misfits» et «Nashville», dont la 2ème saison est programmée le 13 avril. Dès le 30 mars, nous lançons «Le Mois Premium», un concentré de 7 séries issues de la production US actuelle, en 1ère diffusion France. Parmi elles, deux nouveautés («Mob City», «Crisis») et cinq nouvelles saisons («FBI : Duo Très Spécial» Saison 6, «Nashville» Saison 2, «Suits» Saison 4, «Call Me Fitz» Saison 4, «Sons of Anarchy» Saison 7).
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Comment avez-vous rééquilibré l’audience de serieclub ?
Laurent DE LORME
Nous avons enregistré 33% d’audience supplémentaire par rapport à la vague précédente (Médiamat’Thématik) avec de bons scores sur les 25-50 ans. Les séries inédites ont en effet dopé l’audience. La chaîne a retrouvé son plus haut niveau depuis 2 ans. Compte tenu du parc d’abonnés de serieclub, nos scores en Prime rassemblent entre 40.000 et 60.000 téléspectateurs, ce qui nous place à un bon «ranking». Sur «Marvel : les agents du SHIELD» en octobre dernier, le 1er épisode de la série a réuni 200.000 curieux. Les 21 autres épisodes ont été suivis en moyenne par plus de 150.000 fidèles. Durant assez longtemps, serieclub a été consommée fortement en journée et en 2ème partie de soirée. Aujourd’hui, nous redonnons de l’attrait au Prime. Mais sur l’avant soirée, avec la montée en puissance de D8, W9 et NRJ12, il est compliqué pour les chaînes payantes d’exister sur cette case.
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Comment se positionne serieclub sur la consommation délinéarisée ?
Laurent DE LORME
Toutes les séries à l’antenne sont disponibles au minimum 7 jours en catch-up sur CanalSat et Numericable. Concernant la location de nos séries sur des plateformes VOD spécifiques, c’est n’est pas à l’ordre du jour. C’est un aspect séduisant mais compliqué à mettre en œuvre en termes de droits. Les contrats antenne et VOD sont très différents. Enfin, pour ne pas être un robinet à séries, nous capitalisons sur une marque claire est cohérente avec des autopromotions identitaires et créatives, et des programmes inédits comme les «Emmy Awards» dont la prochaine cérémonie se tiendra le 20 septembre 2015.