LCI gratuite : Alain Weill plaide une dernière fois pour un refus

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Le patron de NextRadioTV (BFMTV, RMC…), Alain Weill, auditionné mardi par le CSA sur l’éventuel passage de la chaîne de télévision LCI (groupe TF1) au gratuit, a eu une dernière occasion mardi de plaider pour un refus, avant le verdict de l’autorité de l’audiovisuel attendu fin juin. «Je suis confiant, car les faits vont dans notre sens, mais très concentré», a commenté M. Weill lors d’un point de presse. «Nous demandons au CSA de confirmer sa décision de fin 2011», a-t-il ajouté. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avait à l’époque rejeté la demande de TF1 de rendre LCI gratuite, estimant que le marché des chaînes d’info en continu n’était pas assez large pour 3 acteurs, comme le plaide M. Weill. Ce dernier devait intervenir 3 fois devant le CSA mardi sur ce dossier, comme président de NextRadioTV mais aussi comme membre du Syndicat des radios généralistes et de l’Association des chaînes indépendantes. Le CSA devait auditionner mardi une vingtaines d’entreprises ou fédérations, toutes opposées à une LCI gratuite qui, selon elles, déstabiliserait le marché pub. Parmi elles se trouvaient notamment Canal+ (maison mère d’i-Télé), Orange, France TV, Europe 1, RTL, Amaury et L’Equipe 21. Répondant au PDG du groupe TF1, Nonce Paolini, qui réclame le passage en gratuit de LCI au nom du pluralisme, M. Weill s’y est opposé, également au nom du pluralisme. «Si on donne une chaîne supplémentaire à TF1, 1er acteur du marché, qui a déjà 50% du marché pub et 22% de pda, cela n’est pas conforme à la loi sur le pluralisme», a-t-il martelé. «Si LCI devient gratuite, BFMTV deviendra déficitaire. Nous aurions 3 chaînes pauvres. Et, dans les 18 mois, nous verrons une fusion entre 2 des 3 chaînes d’info», a-t-il prédit. «Quand à LCI, déficitaire depuis 20 ans, elle perdrait beaucoup plus d’argent qu’aujourd’hui», selon lui. «Je ne crois pas du tout à un arrêt de LCI», a-t-il ajouté, alors que TF1 dit vouloir fermer la chaîne si elle ne peut pas devenir gratuite. Les relations entre TF1 et NextRadioTV sont de plus en plus tendues: depuis 10 jours, Bouygues, maison mère de TF1, a retiré toutes ses publicités des médias de NextRadioTV, «ce qui représentait 6% de notre c.a.», a relevé M. Weill.