Le Cambodgien Rithy Panh continue d’explorer les blessures de son peuple (diffusion vendredi 30 mars 23h25 sur France 3)

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    Avec «Le papier ne peut pas envelopper la braise», un documentaire exceptionnel, le cinéaste Rithy Panh continue d’explorer les blessures du peuple cambodgien mutilé par le génocide perpétré par les Khmers rouges il y a trente ans. Ce film de 90′, diffusé sur France 3 qui l’a également coproduit, se déroule presque exclusivement dans le taudis d’un immeuble de Phnom Penh, lieu de repos de 13 prostituées âgées d’une vingtaine d’années. Rithy Panh filme leurs conversations et dessine ainsi, sans pathos, la vie de ces parias de la société cambodgienne. Rithy Panh réussit le prodige de filmer au plus près ces jeunes femmes détruites, sans jamais tomber dans le voyeurisme ou la pitié. Le film, parfois insoutenable, est une plongée directe au plus profond de la détresse. Il a remporté un FIPA d’or au Festival international de programmes audiovisuels de 2007. Mais «Le papier ne peut pas envelopper la braise» (le titre est tiré d’une phrase prononcée par une des jeunes femmes) est aussi et surtout captivant en raison du regard que porte le cinéaste sur ces prostituées, et par ricochet, sur le Cambodge contemporain.