Le code-barres fête ses 50 ans en 2023

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Bon anniversaire au code-barres… Le célébrissime système d’identification des denrées commerciales, grand contributeur à la mondialisation des échanges, fête ses 50 ans en 2023, avant d’être progressivement remplacé par un autre système d’identification, le QR code, plus riche en informations. «Bip!»: pour les clients comme les hôtes et hôtesses de caisse, le code-barres, c’est aujourd’hui un son. Chaque jour dans le monde, ces lignes verticales d’épaisseurs diverses sont scannées 6 milliards de fois. 70.000 produits qui, chaque seconde, passent en caisse. Autre statistique vertigineuse: une enseigne française de taille moyenne comme Système U (4e distributeur en France avec 11,6% des parts de marché et près de 1.700 magasins) a indiqué avoir enregistré 523 millions de passages en caisse en 2022. Gestion des stocks, transports, traçabilité… Le code-barres, véritable «pièce d’identité du produit», «permet aussi aux professionnels en magasin d’avoir accès à d’autres fonctionnalités», explique Laurence Vallana, directrice France de SES-Imagotag, entreprise spécialisée dans l’étiquetage électronique. Si le code-barres a initialement été breveté par les Américains Norman Joseph Woodland et Bernard Silver en 1952, il n’a vraiment été perfectionné et commercialisé qu’à partir de 1971 sous l’impulsion de l’ingénieur américain George Laurer. Et le 3 avril 1973, le code-barres est devenu, après concertations entre grands industriels et distributeurs, le système utilisé pour identifier les produits de grande consommation qu’ils allaient s’échanger dans les décennies à venir. Il sera ensuite connu sous le terme de EAN-13 pour «European Article Number» et 13 comme le nombre de chiffres qu’il comporte. Le 1er article à avoir été scanné grâce à son code-barres, le 26 juin 1974 dans l’Ohio, était un paquet de chewing-gums aux fruits, désormais exposé au Musée national d’histoire américaine à Washington. C’est aujourd’hui l’organisation Global Standard 1 (GS1) – «neutre et à but non lucratif», et forte de deux millions d’entreprises membres dont 53.000 en France – qui est chargée de la standardisation au niveau mondial de l’identification des produits. Elle délivre pour chaque produit de chaque entreprise qui en fait la demande, de Coca-Cola à un producteur de fromages, un code unique d’identification, le «global trade item number», qui sera ensuite traduit en code-barres. Chaque entreprise doit s’acquitter d’une cotisation corrélée à son c.a., de 98 euros à 4.400 euros par an. Et une petite révolution s’esquisse, ont expliqué Renaud de Barbuat et Didier Veloso, respectivement PDG de GS1 Monde et président de GS1 France: à l’horizon 2027, le code-barres va en effet «tirer sa révérence» et «laisser place au nouveau standard développé par l’organisation» sous fome de QR Code. QR Code signifie Quick Response Code (code à réponse rapide) et son avantage par rapport au code-barres est qu’il peut intégrer beaucoup plus d’informations, par exemple la composition du produit, essentielle pour le recyclage. Ses atouts: «capturer plus d’informations produits, partager une infinité de contenus digitaux», ou «créer de nouveaux usages accessibles à tous, notamment aux consommateurs», synthétise GS1. Certaines enseignes adjoignent déjà à leurs produits ces codes permettant aux clients d’en savoir plus sur leur fabrication ou leurs caractéristiques. Ce geste a largement été démocratisé au moment de l’épidémie de Covid-19. Comme le code-barres avant lui, le QR Code a vite été détourné de son usage économique, utilisé par des artistes, comme sur la pochette de l’album «V» du rappeur français Vald, ou déployé récemment en banderole dans une tribune de stade par les supporters ultras du Paris Saint-Germain… Appliqué aux produits de consommation, GS1 estime que le QR Code sera «un formidable outil pour développer l’économie circulaire», notamment le recyclage, la réutilisation, le réemploi.