Le groupe aéronautique européen Airbus renonce à prendre une participation dans Evidian, nouvelle entité d’Atos

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Le groupe aéronautique européen Airbus a dit mercredi renoncer à acquérir près de 30% d’Evidian, la société qu’Atos doit créer pour abriter notamment ses activités de cybersécurité, un peu plus d’un mois après l’ouverture de discussions en ce sens.

«Airbus est arrivé à la conclusion que l’acquisition potentielle d’une part minoritaire de 29,9% d’Evidian ne correspond pas aux objectifs de l’entreprise», a indiqué un porte-parole du groupe. De son côté, «Atos prend acte de la décision d’Airbus», a fait savoir dans un communiqué le groupe.

Airbus a malgré tout assuré poursuivre les discussions avec Atos pour nouer un partenariat de long terme avec Evidian qui «a le potentiel pour générer beaucoup de valeur pour les deux entreprises». L’action d’Atos a dévissé, perdant plus de 15% à la Bourse de Paris et retombant en dessous de sa valeur de 11,80 euros au 15 février.

Ce qui efface tous les gains engrangés depuis son rebond initié le 16 février par l’annonce des discussions avec Airbus – l’action était alors montée jusqu’à 15,29 euros le 7 mars (+29% par rapport au 15 février). Déjà en difficulté, Atos avait décidé mi-2022 de restructurer ses activités de conseil en numérisation, cybersécurité et serveurs haute performance, les regroupant dans une nouvelle entité baptisée Evidian et qui doit voir le jour au second semestre 2023.

La fin des discussions avec Airbus est un coup dur pour Atos, dont la branche Evidian qu’elle cherche à externaliser est la plus dynamique. L’un des actionnaires historiques d’Airbus, le fonds TCI, avait fait part fin février de son scepticisme quant à ce projet d’entrée au capital.

Son fondateur, Christopher Hohn, avait dénoncé dans «Les Echos» «une interférence politique pour sauver un acteur français à la dérive», au détriment de l’intérêt des actionnaires privés.

BFM Business a affirmé mercredi que plusieurs administrateurs du groupe aéronautique ont remis en cause lors d’un conseil d’administration tenu mardi «le prix déraisonnable et la structure de l’opération».

Le 8 mars, le groupe Thales, présent dans les équipements militaires, l’aéronautique civile, les satellites, la cybersécurité et les documents biométriques, avait également exclu toute offre sur Evidian lors de la présentation de ses comptes de résultat.