Le monde du cinéma et de l’audiovisuel, plateformes américaines comprises, a été appelé mardi à signer le renouvellement du système français de chronologie des médias, qui régit le calendrier de sortie des films tout en permettant de financer la production tricolore.
À quelques jours de l’expiration du précédent accord, signé en 2022, la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé mardi la «mise en signature» d’un nouvel accord interprofessionnel sur le sujet, dispositif clé de «l’exception culturelle» française. Le système «a fait la preuve de sa grande pertinence», a souligné le ministère, et «au vu de ces succès probants, l’accord aujourd’hui mis en signature s’inscrit dans la continuité de l’actuelle chronologie». Ses détails n’ont pas été rendus publics. Le système devrait donc être conservé dans ses grandes lignes. Reste à savoir qui, du côté des chaînes de télévision mais surtout des grandes plateformes américaines comme Netflix, signera le texte. En 2022, une réforme de la chronologie des médias avait permis d’intégrer ces plateformes dans le système. L’idée, comme pour les chaînes de télévision, est que plus elles versent d’argent à la production française, plus tôt elle peuvent ensuite diffuser les films après leur sortie en salle.
La 1ère d’entre elles, Netflix, peut ainsi pour l’instant diffuser les films 15 mois après leur sortie en salle, et verse quelque 50 millions d’euros par an au secteur. Canal +, premier financeur du cinéma français, dispose de la meilleure «fenêtre», et peut passer les films six mois après leur sortie.
Interrogés mardi, responsables de plateformes de vidéo en ligne comme représentants du monde du cinéma faisaient part de prudence, tant que les accords ne sont pas signés. Beaucoup attendent notamment un engagement de Disney, qui avait préféré ne pas signer il y a 3 ans. La firme a rompu récemment son accord de diffusion avec Canal+ et lancé une campagne d’abonnement promotionnelle agressive à son service de vidéo à la demande Disney+. Le géant du divertissement a donc besoin de pouvoir diffuser ses films sur sa plateforme le plus tôt possible. Disney n’a pas souhaité commenter.