Le président de Disney accuse la Floride de mesure «anti-commerce» pour punir le géant américain d’avoir exercé son droit à la liberté d’expression

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Le président de Disney, Robert Iger, a dénoncé lundi la fin du statut spécial de l’entreprise en Floride, une mesure «anti-commerce» prise selon lui par le gouverneur Ron DeSantis pour punir le géant américain d’avoir exercé son droit à la liberté d’expression.

M. DeSantis a supprimé en février le statut spécial de Disney dans son Etat, mettant fin aux avantages dont le parc d’attractions Disney World bénéficiait depuis les années 60. Un nouvel épisode des batailles culturelles en cours aux Etats-Unis, provoqué par une prise de position de l’entreprise, qui avait dénoncé un projet de loi restreignant l’enseignement des sujets en lien avec l’orientation sexuelle dans les écoles primaires de Floride.

Le gouverneur, principal rival républicain de Donald Trump pour la course à la Maison Blanche en 2024, «cherche à punir une entreprise pour l’exercice d’un droit constitutionnel», a estimé M. Iger lors d’une assemblée générale des actionnaires. «Une entreprise a droit à la liberté d’expression, tout comme les individus», a ajouté le patron de Disney. Disney prévoit d’investir plus de 17 milliards de dollars dans Disney World au cours de la prochaine décennie, de créer plus de 10.000 emplois et d’attirer encore plus de touristes en Floride, a argué M. Iger. «Toute action visant à contrecarrer ces efforts simplement pour se venger d’une position prise par l’entreprise semble non seulement anti-commerce, mais aussi anti-Floride», a-t-il insisté.Le dirigeant a dressé un parallèle avec certaines prises de position prises par les entreprises américaines en faveur de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, dans les années 1960.

«Je vais continuer à être guidé par un sens de la décence et du respect», a prévenu M. Iger. «Et nous ferons confiance à notre instinct : lorsque nous interviendrons, nous le ferons parce que la question est vraiment pertinente pour notre entreprise et pour les personnes qui travaillent pour nous».

Le patron a rappelé que Disney tente de transmettre dans ses films une conviction selon laquelle «le bien triomphe du mal». Figure de la droite populiste aux Etats-Unis, Ron DeSantis n’a pas encore déclaré officiellement ses ambitions présidentielles, mais est largement vu comme le concurrent le plus sérieux de Donald Trump pour la primaire républicaine.

Le gouverneur se pose volontiers en pourfendeur du «wokisme». En clair, le quadragénaire accuse un groupe d’«élites» d’imposer leur idéologie progressiste à une société qui la refuse, et s’est engagé à y faire rempart dans son Etat.