«Le suivisme, une des plaies du système médiatique» (ODI)

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«Le suivisme apparaît comme une des plaies du fonctionnement du système médiatique», a constaté l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI), qui a disséqué plusieurs dizaines de cas, dans son rapport annuel rendu vendredi. Intitulé «l’information sous pressions», ce document d’une cinquantaine de pages est consultable sur le site de l’ODI. Le rapport se veut une «une veille sur le respect de la déontologie de l’information», à partir des propres observations de l’Observatoire et de celles de sources extérieures (sites spécialisés, médias généralistes, syndicats de journalistes, chercheurs, etc), écrit le président de l’ODI, l’historien des médias Patrick Eveno. Selon ce rapport, «les emballements les plus discutables du point de vue de la déontologie sont ceux qui reposent sur une relation des faits tronquée, erronée, tordue, voire fausse». «Le suivisme apparaît comme une des plaies du fonctionnement du système médiatique. Il est amplifié du fait des puissantes et véloces possibilités qu’offrent ses moyens de diffusion», estime l’ODI. Une étude sur les agressions des directeurs d’école par les parents, montée en épingle avant de tourner en boucle sur les médias en avril 2014, ou la fausse rumeur sur Valérie Trierweiler, qui aurait cassé un vase de Sèvres de l’Elysée lors d’une dispute et reprise par certains médias en janvier 2014: l’ODI multiplie les exemples et les décortique. Durcissement des rapport entre l’opinion et les hommes politiques avec les médias, effacement des frontières entre vie privée et vie publique, rôle croissant d’internet et des réseaux sociaux, etc., le rapport aborde également toute une série de thèmes. Il formule aussi plusieurs recommandations à «promouvoir, au sein des rédactions, des entreprises, des publics», telles que «la vérification, plus que jamais à l’heure de l’interactivité» ou «la transparence, car les journalistes travaillent désormais devant le public», et «la traçabilité de l’information».