Le web-doc, un renouvellement du genre documentaire

    282

    Le web-documentaire, qui marie images, son, textes et photos, s’installe sur la Toile où il séduit l’internaute par son côté interactif et ludique renouvelant le genre. Pour la première fois, le Festival européen des 4 Ecrans, qui s’achève vendredi, doit récompenser les meilleurs web-films. Sur les douze oeuvres conçues spécifiquement pour internet, neuf sont des web-documentaires. Si le web-doc est une nouvelle forme d’écriture multimédia, il reste le fruit d’une enquête journalistique avec une équipe chargée de la mise en forme. Devant son écran, l’internaute est invité à cheminer à sa guise et peut même en devenir le héros.
    Exemple: pour le web-doc intitulé «L’obésité n’est pas une fatalité» de Samuel Bollendorff, présenté au Festival et réalisé pour France 5, l’internaute se transforme en journaliste et choisit les questions à poser lors des interviews. «Ce qui est intéressant dans le web-doc, ce n’est pas que l’interactivité mais le fait de pouvoir raconter une histoire en se servant à la fois de l’écrit, de l’image, du son, de la photo», relève Hervé Chabalier, patron de l’agence Capa. «C’est pour ça que les nouvelles technologies ne sont pas porteuses que de progrès techniques, elles enclenchent une nouvelle manière de créer», insiste-t-il. A l’origine de ce nouveau genre, le photojournalisme. «Ce sont les photojournalistes qui ont poussé le web-doc: photo et texte vont bien ensemble depuis longtemps. Avec le web, la possibilité de raconter des histoires en rajoutant plus de photos est devenue naturelle», note Claire Leproust, directeur du développement numérique de Capa. Les premiers web-doc sont l’oeuvre de sociétés indépendantes, comme l’agence Upian, pionnière dans ce domaine, qui a produit «La cité des mortes» sur la disparition des femmes à Ciudad Juarez au Mexique. Côté télévision, Arte, la chaîne culturelle franco-allemande, a été précurseur en participant avec Upian au projet «Gaza/Sderot», où l’on suit la vie d’une dizaine de personnes des deux côtés de la frontière, en Palestine et en Israël. Canal+, France Télévisions ont suivi.