Les fast-food français s’émeuvent d’un reportage sur leurs pratiques

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Le Syndicat national de l’Alimentation et de la Restauration rapide (Snarr) et l’enseigne de fast-food Quick se sont émus mercredi devant la justice parisienne de la diffusion prévue jeudi soir sur France 2 d’un reportage intitulé «Restauration rapide: alerte en cuisine!». Devant le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, le Snarr et la société Quick ont réclamé la modification du titre et le visionnage immédiat du reportage commandé par l’émission «Envoyé Spécial», en vue de censurer d’éventuels passages. Face à eux, les conseils de France Télévision et du producteur Kaliste ont hurlé à la censure et rappelé qu’en France, il n’existe «pas de contrôle préalable des émissions télévisées». Les avocats du Snarr et de Quick de leur côté se disent préoccupés par le titre du documentaire, «alarmiste et sensationnaliste», ainsi que par un communiqué de France Télévisions faisant un lien entre le reportage et la mort en janvier d’un adolescent quelques heures après avoir consommé un repas au Quick d’Avignon. L’avocat de Quick, Me Jean Reinhart, a déploré «la légèreté» de ce communiqué qui, selon lui, viole la présomption d’innocence de son client alors qu’«à cette heure, rien ne prouve de façon certaine que c’est ce dîner qui a engendré la mort de ce jeune adolescent». D’ailleurs, a-t-il argué, «on ne meurt jamais 15 heures après avoir ingéré un aliment», sauf en cas d’allergie. «Le droit d’informer, ce n’est pas le droit de jeter en pâture Quick et l’ensemble de ses salariés», a-t-il complété.