Les objets connectés ont la cote grâce à la pandémie de Covid-19

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Des écouteurs nichés dans des boucles d’oreille en perle, une montre qui prend la température, une alliance surveillant les cycles de sommeil: le marché des gadgets connectés a profité de l’intérêt pour la santé et le télétravail suscités par la pandémie de Covid-19. Une évolution qui fait partie des tendances évoquées au Salon mondial du mobile (MWC), qui se tient jusqu’à jeudi à Barcelone.Alors que les ventes mondiales de smartphones ont chuté l’an dernier, celles d’objets connectés ont bondi de 37% en 2020 par rapport à 2019, selon le cabinet de conseil Strategy Analytics. Pour la 1ère fois, les ventes mondiales de ces gadgets ont dépassé le demi-milliard d’objets et elles devraient dépasser celles de smartphones d’ici 2030, selon la même source. Les accessoires pour oreilles, comme les écouteurs sans fil, qui permettent de passer des appels et d’écouter de la musique, représentaient près des deux-tiers des ventes d’objets connectés l’an dernier, beaucoup de télétravailleurs ayant investi dans des écouteurs compatibles avec les appels vidéos. Viennent ensuite les gadgets pour poignets (36% des ventes mondiales), avec notamment les montres connectées enregistrant le nombre de pas, le rythme cardiaque et même les niveaux d’oxygène. «Tout le monde fait beaucoup plus attention à sa santé et ces objets connectés aident beaucoup», a expliqué Neil Mawston, de Strategy Analytics. La baisse des prix et le perfectionnement de ces accessoires, qui prennent de nouvelles formes, expliquent aussi la hausse des ventes, selon les analystes.Le chinois Huawei a ainsi lancé une nouvelle montre connectée avant le début du salon de Barcelone, qui inclut pour la première fois un capteur de haute précision qui détecte la température de la peau. «Nous pensons que les fabricants vont continuer à ajouter des capteurs sur leurs appareils», prévoit Leo Gebbie, analyste chez CCS Insight, qui estime que 1,2 milliard d’objets connectés seront en circulation fin 2025. «Il sera intéressant de voir ce qui peut être ajouté aux montres connectées, car je pense que les gens voudront de nouvelles fonctionnalités». Même si le marché reste dominé par les grands groupes comme Apple et Samsung, des entreprises plus petites axées sur des marchés bien particuliers sont «en pleine croissance», assure Ramon Llamas, spécialiste des objets connectés chez le consultant IDC. La firme indienne boAt est ainsi devenue le cinquième fabricant mondial de gadgets connectés en visant uniquement l’Inde avec des écouteurs sans fil à bas prix. Mais avec de plus en plus d’entreprises sur ce créneau, leurs produits deviennent de plus en plus difficiles à différencier pour le consommateur, prévient M. Gebbie. Les progrès dans le design nourrissent aussi l’attractivité des gadgets, alors que la miniaturisation des composants et batteries permet de créer des objets qui ne ressemblent plus à des objets électroniques. La société allemande Nova a ainsi présenté au congrès de Barcelone des écouteurs sans-fil intégrés dans des boucles d’oreilles en perle. L’appareil utilise une technologie brevetée qui envoie directement le son depuis le lobe de l’oreille jusque dans le conduit auditif, sans déperdition de son. L’entreprise finnoise Oura propose une bague type alliance qui enregistre les données physiques de son propriétaire (sommeil, pas, rythme cardiaque, température). La bague, proposée en différents métaux dont l’un avec un diamant incrusté, a été adoptée par de grandes équipes sportives américaines et par le prince Harry. Mais pour Leo Gebbie, les consommateurs se sont de toute façon habitués à l’apparence des objets connectés, et le besoin «de faire en sorte qu’ils se fondent dans le paysage a un peu disparu». «Quand les montres connectées sont apparues, ce n’était pas forcément très bien vu d’en porter, ça faisait un peu geek. Mais je crois que la perception des gens a beaucoup changé», estime-t-il.