G. MARQUE-BOUARET (FIGRA) : «Nous voulons servir, promouvoir et défendre le grand reportage d’actualité»

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Le 28ème Festival International du Grand Reportage d’Actualité et du documentaire de société (FIGRA) se tiendra du 29 septembre au 3 octobre 2021 à Douai. L’occasion de nous entretenir avec Georges MARQUE-BOUARET, Fondateur et délégué général du FIGRA, sur les évolutions de cet événement.

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Depuis 28 éditions du FIGRA, la vocation du festival a-t-elle évolué ?

Georges MARQUE-BOUARET

Nous avons toujours eu la vocation de faire rencontrer les professionnels de l’audiovisuel et le grand public. A travers le Festival International du Grand Reportage d’Actualité et du documentaire de société, nous voulons servir, promouvoir et défendre le genre. Le principe fondamental de notre manifestation est de constituer une programmation tournée dans une année de production audiovisuelle française et étrangère. S’ajoutent à cela tous les intérêts qu’un événement de ce type peut apporter. Outre les films en compétition, nous avons mis en place une exposition photos et depuis deux ans du théâtre documentaire. Depuis 28 ans, nous donnons un véritable coup de projecteur sur le monde à travers différents regards. Notre devise reste la suivante : «mieux comprendre le monde pour mieux se comprendre».

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De quel budget disposez-vous pour organiser le FIGRA ?

Georges MARQUE-BOUARET

Entre 340.000 et 350.000 €. Nous sommes chaleureusement accueillis à Douai, une ville qui sait mettre en relation un tissu d’acteurs locaux, économiques, culturels et sociaux, pour faire en sorte que tout le monde s’empare de l’événement.

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Quelles tendances éditoriales percevez-vous à travers les 300 films reçus ?

Georges MARQUE-BOUARET

Sur 300 films, 77 ont été sélectionnés au FIGRA. Ces derniers viennent non seulement des chaînes de télévision, des agences de presse, des sociétés de productions françaises et étrangères mais aussi de certains professionnels en autoproduction. Concernant les thématiques abordées, elles sont assez fréquemment les mêmes : élite sociale, conditions des femmes et des enfants, violence et guerres, etc. Notre principal atout est de choisir des films qui racontent des histoires. A travers des témoignages, on peut mieux comprendre des situations parfois complexes. Certains reportages penchent vers l’investigation et l’enquête quand d’autres films offrent un panorama de l’actualité du monde. Dans la section «Terre(s) d’histoire», on se penche sur le passé pour éclairer le présent. Sans parler de pédagogie, nous accompagnons le public en racontant des histoires pour mieux saisir la réalité. On part toujours du même principe : le journaliste possède une éthique qui engage chacun dans la vérification des faits, des sources et autres recoupements pour s’approcher au plus près de la réalité de toutes les situations. Le journaliste s’y conforme beaucoup plus qu’on ne le croit.

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Le traitement est-il similaire entre les productions françaises et étrangères ?

Georges MARQUE-BOUARET

La grammaire visuelle est relativement identique d’un pays à l’autre. Ce sont juste les regards qui changent.

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Quel est l’enjeu du «Grand débat Scam» cette année ? 

Georges MARQUE-BOUARET

Organisé le 2 octobre prochain avec la Scam, le «Grand débat» portera sur la «Concentration des médias : menace sur l’information ?». Il faut dire que l’heure est aux grandes manœuvres dans les médias avec la fusion de grands groupes. Sous l’œil de l’État, le monde du business justifie cette concentration massive par un objectif majeur : rivaliser avec les GAFAM, Netflix ou Disney. Que vaudront la liberté de la presse et l’indépendance de l’information dans ce contexte ? Qui enquêtera sur l’optimisation fiscale que ces grands groupes pratiquent ? Autant de questions qui seront abordées.