L’histoire de la radio en France

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Les grandes dates de l’histoire de la radio en France, qui y fête son centième anniversaire:

– Un émetteur sur la Tour Eiffel : La fin de la Première Guerre mondiale marque le début de l’épopée radiophonique en France. Radio Tour Eiffel est créée avec, au sommet de la tour, un émetteur de 900W à longueur d’onde de 2.650 m. Le 24 décembre 1921 est diffusée la première émission -un concert- que peuvent écouter quelques rares auditeurs -les «sans filistes»- équipés de postes à galène. Grâce à cette nouvelle «fonction», la Tour Eiffel, monument encore jeune et très décrié, est sauvée.

– Radiola, première radio privée : En 1922, la Société française radio-électrique (SFR) obtient une autorisation d’émettre et crée la première radio privée, Radiola. Coexistent un secteur public et un secteur privé. La programmation s’étoffe peu à peu (bulletin météo, journaux parlés, reportages en direct…) et les stations se multiplient, à Paris et en province.  

– Radio Paris contre Radio Londres: Au début de la Seconde Guerre mondiale, la France compte 5 millions de postes radio. Une «guerre des ondes» s’engage. Les Allemands et le régime de Vichy collaborationniste contrôlent strictement les radios qui continuent d’émettre, comme Radio-Paris. Devenue le symbole de la censure, elle est dénoncée sur les émissions françaises de la BBC dans la ritournelle «Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand», sur l’air de la Cucaracha. Le général De Gaulle lance le 18 juin 1940 son appel à la résistance sur les ondes de la BBC. C’est aussi sur Radio Londres qu’est diffusée l’émission «Les Français parlent aux Français» ainsi que, début juin 1944, un message codé (des vers de Verlaine «Les sanglots longs des violons…») appelant à saboter les installations ferroviaires avant le Débarquement.

– Un monopole et des radios «périphériques» : En 1945, les antennes du service public sont les seules à pouvoir utiliser les modulations de fréquence. En 1963, la RTF (Radiodiffusion télévision française) s’installe à la maison de Radio France, quai Kennedy, à Paris. La station nationale généraliste RTF Inter devient France Inter, à côté de France Culture et de France Musique. L’année suivante est créé l’ORTF, censé accorder plus d’autonomie.Face à la radio publique, on compte quelques radios «périphériques» (Europe 1, RMC, RTL…) qui émettent en dehors des frontières hexagonales et bénéficient d’un peu plus de liberté.

– Les radios pirates : Après mai 68, beaucoup de voix s’élèvent pour réclamer la fin du monopole d’Etat et des radios libres. L’ORTF est démantelé en 1974, le secteur radio étant alors confié à l’entreprise publique Radio France. Des «radios pirates» voient le jour, pour la plupart locales car limitées par leur technologie. Ce sont des antennes engagées et alternatives comme la radio écologiste «Radio Verte», qui émet pour la première fois en mars 1977. En 1978, une quinzaine de radios pirates émettent sans autorisation.  

– Libération de la bande FM : Traduction d’une promesse de campagne de François Mitterrand, la loi du 9 novembre 1981 prévoit des dérogations au monopole d’État pour les radios locales privées associatives. Ces stations peuvent désormais émettre en modulation de fréquence, mais sans diffuser de messages publicitaires. Des dizaines de radios privées locales se créent.   

– Une autorité pour réguler le secteur: En 1982, face à la saturation de la bande FM, est créée la Haute Autorité

de la communication audiovisuelle (organisme qui devient en 1989 le CSA) pour réguler le secteur, attribuer les fréquences et garantir l’indépendance du service public.   

– L’essor de la radio numérique : Les années 2010 voient l’essor de la radio numérique terrestre (DAB+) qui permet une diffusion plus stable, une meilleure qualité de son et une plus large offre de programmes gratuits et illimités. Elle doit couvrir tous les principaux bassins de vie d’ici fin 2021.